Je n’ai rien vu de Nantes à part, de loin, le château des
ducs de Bretagne, qui m’a paru petit, et le steamer, le sauna le plus joli que
je connaisse. Ce souper professionnel n’en finissait pas. La conversation m’ennuyait.
J’espère rentrer vite à l’hôtel puis tracer vers cet endroit que j’avais repéré.
Je logeais près de la gare. Ce n’était pas très loin à pied, dans un quartier
ancien, résidentiel, un faubourg du cœur de ville.
J'ai trouvé facilement l'entrée dans une façade de maison familiale. Rien ne présageait d'un sauna gay. Le lieu était désert, pour un milieu de semaine ce n'était guère étonnant, mais très beau, moderne, propre, avec des éclairages soigneusement étudiés, y compris dans les douches.
J'avais fait un tour dans le hammam que j'imagine ovale dans mon souvenir, avec un carrelage bleu sur les murs à petits carreaux. Mais je ne me suis pas éternisé, j'y étais seul et j'avais le temps de revenir me délaisser dans cette atmosphère humide.
Je suis passé dans les douches, un espace carré assez sombre avec des lumières directionnelles qui donnaient une ambiance reposante. Un homme se douchait à l'opposé de moi. C'était Rodolphe.
Dans la pénombre, j'avais du mal à le distinguer vraiment. Je pouvais remarquer cependant sa minceur et ses cheveux longs, son âge restait indéfinissable. A force de s'observer l'un l'autre, il a fini par s'approcher. Nous nous sommes plus, réellement je crois, et non parce que le choix était limité.
Après un moment de découverte humide sous la douche et de nos bouches, nous sommes partis dans une cabine. Un long moment. Je ne me souviens plus de tous les détails mais c'était doux et tendre. Puis cette envie réciproque de prendre l'autre, d'essayer, de ne pas y arriver et d'en rire ensemble, on s'était prévenu du risque d'échec. Le plus important c'était cette ambiance qui s'était très vite installée entre nous, une relation très douce.
Plus tard, il m'a fait visiter le reste des lieux, en habitué. La belle piscine et le jacouzi dans un cadre très agréable et reposant. Nous n'avons croisé quasiment personne à tel point qu'il en paraissait exceptionnel d'avoir fait une telle rencontre. La probabilité que deux personnes tirées au hasard dans un ensemble conséquent se plaise est certainement très faible me semble-t-il !
Il a fallu partir.
Je le revois encore à demi-nu séchant ses longs cheveux devant la glace. Je m'étais approché. J'avais caressé sa chevelure et je l'avais embrassé sur la joue. Nous étions maintenant habillés, il était mignon dans son pantalon gris, sa veste en jean et son foulard. Il faisait très jeune malgré ses quarante ans passés. Nous allions nous quitter sans trop savoir quoi dire de plus. Un dernier baiser avant de sortir dans la rue. D'un accord tacite, il n'était plus question de geste sensible. Nous avons marché en parlant jusqu’au point qui allait nous séparer. Il rejoignait sa voiture dans un rue latérale. Je prenais à gauche vers l'hôtel. Je brûlais d'envie de lui proposer de venir avec mon pour la nuit. Il n'attendait que ça. Mais nous n'avons rien dit. Enfin seulement des mots qui retardaient un plus l'instant de la séparation. Je ne sais quelle réserve nous a pris.
Je suis rentré à l'hôtel avec cet homme en tête que je ne devais plus jamais revoir.
Ah, le steamer!!!oui, un des saunas les plus agréables que je connaisse!! je n'y suis passé qu'une fois, et avec le recul, je me dis aussi qu'il n'y avait pas beaucoup de monde! belle rencontre que ce Rodolphe!
RépondreSupprimerRomain
Que ce souvenir est agréable et gravé en moi. Tu as aussi laissé une trace indélébile.
RépondreSupprimerLa beauté d’une tendresse amoureuse qui se partage à un instant T.
Qu’il est bon de vivre ces moments qui imprègnent une lueur de connexion divine.
Merci à l’univers de produire ces parenthèses de bonheurs.
Super de te lire, meilleur souvenir et quel regret de n'être revenu à Nantes !
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