Avant qu'il n'arrive, j'avais regardé si l'église était ouverte. J'aurais osé je crois l'entrainer à l'intérieur, lui le catholique non pratiquant. Dans une chapelle latérale, sous les auspices de quelque saint bienveillant nous nous serions embrassés. En un lieu où j'ai tellement entendu parler d'amour, il me semble que quelques chastes baisers n'auraient pas été de nature à semer le trouble. Mais elle était fermée. Nous nous sommes seulement touchés la main, mais c'était déjà une bénédiction.
Pendant ces quelques jours que je passais ici, nous n'avions aucune possibilité de nous retrouver en toute intimité. La pizzeria ou nous pensions aller manger était en travaux. Nous avons pris sa voiture pour rejoindre un restaurant à la sortie du village. J'ai choisi la partie de la salle qui était vide, le coin le plus discret.
Nous avions tous deux besoin de parler. Lui plus que moi finalement, il vit seul depuis plus d'un an. Je l'ai laissé parler, j'écoutais ses récits de famille, je repérais les coïncidences, j'appréciais sa personnalité, ce qu'il avait su faire que je n'avais pas osé. J'avais du mal à glisser quelques mots, il était si volubile, comme une liane qui se développait vivement. J'étais heureux de le connaître mieux. Il n'y avait pas de redite : il parlait en n'oubliant pas ce qu'il m'avait déjà raconté il y a plus d'un mois. Il me lançait parfois son beau sourire.
A la fin du repas, il avait envie que je l'embrasse. Il pensait bien que je ne le ferais pas. Il se moqua gentiment de moi. Il va peut-être passer dans la rue quelqu'un que tu connais.
J'ai surveillé la serveuse du coin de l’œil. Quand elle disparut derrière le bar, je me suis soulevé, lui tendant mes lèvres. Il était si étonné qu'il mit du temps à réagir. Nos bouches se sont juste effleurées.
Nous sommes partis. Dans la voiture il a posé sa main sur la mienne. J'ai bandé tout de suite.
Au parking de l'église, j'ai eu du mal à le quitter. Sa main avait glissé sur mon sexe. Je sentais sa paume à travers le tissu. Je n'ai pas résisté au baiser. On s'est séparés. Chacun a repris sa route. J'avais sa trace sur mes lèvres. Je l'ai relevée avec le bout de la langue, son parfum flottait encore dans mes narines. Je l'ai gardé un peu dans tous mes sens.
Dans la soirée, il m'a envoyé ce message : j'aurais dû te prendre en photo.
Tu aurais osé l'entrainer ou l'entraîner ?
RépondreSupprimerIl n'y a ni plus ni moins de nuance avant ou après 1990... Note que mon correcteur est déjà à la page !
RépondreSupprimerc'est une belle histoire qui commence , on dirait?! ca fait réver, sais-tu? j'adore ce genre de situation...je pourrais aussi pensé (et faire) le coup de l'église..le reste? tout en nuance et détails. J'adore. J'attends la suite avec impatience alors!
RépondreSupprimerRomain
Je le sais bien puisqu'elle me fait rêver moi-même mais la belle histoire n'aura vraisemblablement pas lieu... Tu comprendras vite pourquoi.
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