Je ne t'avais pas parlé du nouveau Steve

J'essaie de le revoir ce soir mais visiblement il a autre chose à faire et ne répond même pas à mon petit clin d’œil sur la sagesse avec laquelle nous pourrions passer une nouvelle nuit.
La première fois eu lieu en automne. J'avais été sensible à son parcours de vie et à son corps effilé, moins à son visage, mais ce n'était pas gênant face à l'attirance globale qui se dégageait.
J'avais un souper en ville et il a eu la patience d'attendre. Vers 22h30, il est descendu de la colline pour me rejoindre dans un hôtel du centre, dans un quartier où je n'aurais pas osé réserver une chambre il y a quelques années mais qui s'est bien assagi aujourd'hui.
Il m'a envoyé un texto. Il voulait qu'on se retrouve dans la rue d'abord.
Je l'ai compris sur le trottoir d'en face, emmitouflé dans un manteau, tout mince et avec des lunettes que je lui aurais bien conseillé de changer. Il a traversé à ma rencontre et m'a tout de suite proposé de monter.
Le veilleur a mis un temps avant de me reconnaitre mais n'a posé aucun problème à ce dédoublement.
Dans la chambre on a joué de nos bouches avant de se déshabiller rapidement. Il était aussi sec et velu que le premier Steve, mais à poils longs et déjà bien blanchis malgré son âge moyen.
Notre étreinte fut passionnelle, nous avions tous deux besoin d'un homme à aimer ce soir là. Nous nous fîmes jouir à mains nues réciproquement avant de sombrer dans un sommeil profond, enlacés. Je ne savais pas qu'il pourrait rester dormir.
Dans la nuit, nous étions à demi-réveillés et caressants quand il m'a chuchoté à l'oreille qu'il avait des préservatifs, si je voulais.
Oui, je voulais bien le découvrir un peu plus et m'aventurer dans son puits d'amour.
Ce gars tout en tendresse était à ma mesure. Nous nous sommes rendormis un peu mais entre 5 et 6 déjà il s'habillait. Il fallait qu'il rentre avant le réveil de sa maisonnée, quatre enfants dont son veuvage lui avait laissé la seule charge.