Ce sexe chauve...

La première fois que je me rabattis le poil, j'en fus particulièrement troublé. A l'époque je n'avais pas observé de gars dans cet état. J'avais seulement vu des images de sexe féminin rasé. Je n'étais pas fan de cette crudité.
Je saurais pas dire si ce sentiment provenait d'une réserve naturelle pour l'autre sexe, d'une vision purement esthétique ou du souvenir du sexe chauve de la veuve noire. Elle avait dépassé quatre-vingt ans. Elle était allongé sur le lit, découverte. Sa chemise de nuit était remontée, dévoilant l'origine de ma mère. J'avais remonté le drap délicatement. Elle m'avait souri sans comprendre ce qu'il venait de se passer. Mon geste avait été naturel et doux, sans dégoût ou précipitation. Je n'avais seulement pas pensé qu'on perdait aussi le poil avec l'âge. Mais cette image m'était restée.
Cette première fois, j'étais parfaitement nu devant la glace et je ne savais quoi penser. Je ne revoyais pas l'adolescent pré-pubère que j'avais été. Je trouvais particulièrement laids mes attributs glabres. L'image d'une vieillesse imberbe m'était apparue. Il m'avait tardé la repousse. Depuis j'avais couché avec des gars rasés. Ça ne m'avait pas déplu. J'avais trouvé Pio très beau, avec son sexe débarrassé de cet écrin très sombre et épais, avec juste une vêture de cinq jours.
J'étais curieux de me revoir imberbe. Autant j'aimais désormais l'effet sur mon torse autant le trouble revenait pour le bas. Puis j'ai revu le nouveau Steve qui s'était mis dans le même état. Je crois que la façon dont il m'a aimé cette nouvelle nuit a changé mon regard. Depuis la repousse commence à se voir, j'aime ce stade. Qui sait, je vais peut être m'entretenir.