samedi 8 novembre 2014

Les jours se suivent...

J'étais rentré des chrysanthèmes avec une escale de deux jours dans la ville que j'aime. Mes contacts étaient prévenus et n'avaient qu'à bien se tenir... Mais le dimanche soir, personne ne s'était connecté ! Comme quoi il vaut mieux éviter de se prendre pour un objet sexuel. On évite ainsi quelques déconvenues.
En général, je mange peu quand je suis seul ou je peux même sauter un repas. Mais j'ai eu peur que la faim ne me réveille pendant la nuit et j'ai préféré aller faire un petit tour. Je me suis installé au dessus du fleuve pour déguster ma barquette de frites. C'est beau un fleuve la nuit quand les lumières de la ville se reflètent dans les eaux calmes. J'étais à mi chemin entre les deux rives, là où l'on serait tenté de placer une limite qui n'est en fait que confluence. Tout dépend de quel point de vue on se place, car ce superbe pont est toujours là pour témoigner de la convergence entre les deux côtés. J'étais revenu en suivant la berge où les frondaisons sont réputées pour abriter des rencontres masculines. Fumant une cigarette au bord de l'eau j'ai fini par trouver l'endroit assez sinistre et j'ai rejoint l'hôtel sans tarder.
Le lendemain était un autre jour. Rien à signaler pendant les réunions, aucun regard sensible à décrire, un calme plat, j'étais encore un peu ailleurs. A la sortie, je prévenais Stan qui avait prévu de me recevoir.
Ah, déjà ! Je n'ai pas eu le temps de passer l'aspirateur...
On s'en fout Stan, je ne viens pas t'inspecter les moquettes.
Il m'a guidé par sms. J'attendais sous le porche quand l'info est arrivée. Premier étage, la porte entrouverte.
Je suis monté.
J'ai refermé la porte et j'ai hésité à tourner le verrou. Je suis entré dans la seule pièce dont la porte était ouverte. Il m'avait dit que ça se passerait dans le salon. Deux canapés se faisaient face dans un décor gothique. Des rideaux noirs étaient tirés sur les fenêtres. Il était assis sur l'un des canapés en tenue de sport, chaussettes blanches, short rouge et tee-shirt gris. Il m'a regardé avec des yeux doux. J'ai posé mon sac et je me suis approché de lui. Il s'est tout de suite occupé de mon bassin et de la raideur qui était apparue sous la toile de pantalon. De temps à autre il me tendait ses lèvres.
Un peu plus tard nous étions nus contre le deuxième canapé où il avait posé de petites choses indispensables à la collusion de nos corps.
Stan était très mince et musclé. J'avais envie de le serrer contre moi et de parcourir sa peau de mes lèvres. Mais il était concentré sur mon sexe qu'il suçait divinement. J'essayais de me prémunir d'une montée en grâce trop rapide. Il s'était placé de telle sorte que je pouvais voir le bas de son dos onduler tandis que ma main gauche pouvait facilement passer de son sexe à ses fesses. Il repoussait parfois ma main quand l'intensité pouvait le déborder. 
J'aimerais disposer de mots plus beaux pour nommer cet endroit où je l'ai rejoint. J'avais encore trouvé un passif qui s'offrait avec délicatesse à mon labour fougueux et sensuel.
Nous jouîmes en même temps, depuis Maurice j'aime à trouver ce partage sublime.
Dans l'après, j'aurais aimé m'étendre contre lui et rechercher ses saveurs, mais déjà, comme avec Martin, ce temps n'avait pas lieu. Après la douche, nous avons parlé un peu sur le canapé de notre ébat. J'ai prolongé un peu une conversation sans doute futile car dans ce salon les garçons passaient comme ils passent dans mes bras.
Encore une fois, je n'avais pas trouvé ici ce régulier que j'espère, comme Pio en d'autre lieu, même si l'occasion pourrait nous faire nous ébattre à nouveau.
Sans attendre plus, je le quittais pour rejoindre un dîner en ville où j'allais rencontrer d'autres futilités de la vie par des conversations convenues. 
Parfois j'en viens à me demander ce qui nous fait vivre.


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