La vague est arrivée sans prévenir. J'ai laissé monter l'émotion comme j'ai appris à le faire ces derniers mois. On sait bien qu'il faut se laisser aller dans le rouleau plutôt que de résister. Les images de nos premières vacances océanes ont défilé. Je l'ai revue sur la plage quand elle était si belle. Elle avait ce haut fleuri noué dans le dos. Ce haut dont j'ai coupé les lanières pour fermer les deux sacs dans lesquels j'ai mis ses plus beaux habits. Ces deux sacs que j'ai recommandé à celle qui m'a gentiment accueilli au secours populaire.
Elle avait gardé cette robe d'été d'il y a tant d'années. Une mauvaise chute, une bras cassé. J'avais acheté la robe dans un magasin dans la rue de Valentin, l'été de Valentin.
J'ai replié la robe avec douceur. Celle-ci je me suis dit qu'elle ne resservirait pas, si démodée avec ses rayures improbables. Mais elle était là.
Un autre rouleau est passé, très fort. Je me suis laissé partir encore.
Il y avait aussi son beau manteau des années 60 daté mais vintage. Je l'ai donné à qui le remettra en pensant à elle.
D'autres souvenirs reviennent peu à peu comme des vagues. Le temps apaisé cependant.
Savoir lacher prise, se laisser emporter. tu as une grande force intérieure.
RépondreSupprimerLes vêtements de nos proches disparus: j'ai toujours un pull de mon père que je porte avec beaucoup de plaisir. Une façon pour lui de continuer à vivre, et pour moi de le faire vivre, et de transmettre. Important, la transmission, et la vie qui continue malgré la grande faucheuse.
Plus que de la force, une libération de cette contrainte d' adulte qui fait que tu dois tout gérer, maitriser et faire face.Pour le droit à l'abandon et à la dérive ; je retrouve des sensations de l'adolescence quand je me laissais filer au gré des pensées...
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