mercredi 31 mai 2017

Mélancolique

Après l'avoir simplement évoqué, je rejoignais mon lieu de réunion matinal. Le plafond était bas et gris sur la campagne exubérante de vert tendre. Dans la descente qui me plongeait dans cet enfer vert, je revis la même ambiance qui nous avait accompagnée pour cette dernière rencontre. Six années s'étaient écoulées à la date de demain, aujourd'hui donc.

mardi 30 mai 2017

Je n'ai rien publié le 17 mai

J'étais trop occupé ces temps-ci. Et le 17 mai, c'est pour moi la journée internationale du souvenir de Maurice. Chaque année depuis la fin de notre histoire, je lui envoie un texto à cette date. Il ne répond pas. Il a peut-être bloqué mon numéro. Je sais que le sien n'a pas changé. J'ai le moyen de savoir. Son souvenir s'est un peu dissipé : depuis quelques mois je ne pense plus à lui tous les jours.
Je ne sais pas ce que j'aurais publié le 17 mai si je l'avais fait, je n'avais pensé à rien de particulier, raconter une histoire en phase avec le sujet, rappeler ou soutenir une cause dramatique en la matière... Me revenaient quelques scènes où j'ai été confronté moi-même au sujet.

samedi 27 mai 2017

Date with Jim

Je revenais deux jours à Paris et je me faisais un plaisir de revoir Jim. Je me suis installé dans l'appartement en milieu de matinée. Il devait passer vers 13 h mais comme il avait le temps nous sommes allés mangés ensemble dans un restaurant du quartier. Le repas fut convivial, en terrasse, à échanger sur les épisodes notables de nos vies depuis trois mois qu'on ne s'était vus. Puis chacun est reparti retravailler. Je m'installais en mode télétravail dans la chambre, à moitié nu dans le lit tant il faisait chaud. A l'heure où il est rentré, je m'étais assoupi, je l'ai entendu vaquer à l'étage inférieur. J’espérais qu'il monte, soulève la couette et se glisse contre moi. J'entendais des voix maintenant, il devait être au téléphone. J'ai envoyé les quelques messages resté en suspens à mon engourdissement, puis je me suis libéré de deux ou trois appels téléphoniques avant de descendre le rejoindre.

vendredi 26 mai 2017

J'ai cru que j'allais repartir

L'une des fois où j'ai passé la soirée à l'entre-deux-eaux avec le coatch, il m'avait suggéré d'essayer l'impact. Il trouvait que j'avais le profil et que j'allais plaire. Je n'ai pas pu le rendre plus explicite. Ma curiosité était en marche.
L'impact est un autre bar naturiste parisien. La première différence est qu'on se déshabille à l'entrée de la salle de bar devant tout le monde. Ensuite on porte son sac poubelle au barman. On veille à garder ses chaussures et tout peut alors commencer sachant que l'action se passe en principe dans la cave au sous-sol.

lundi 22 mai 2017

Aux innocents

Cela faisait une semaine que la sangle traînait sur une table. Le gros dossier qu'elle serrait avait été rangé sans elle. Une sangle assez grosse qui avait pu être une ceinture en son temps. Un vieux cuir châtain-roux. J'ai essayé d'effacer l'image mais elle est revenue à chaque fois que je venais dans la salle. Alors j'ai laissé filer, revenir les scènes que je n'avais pas envie de revivre. Accepter pour trouver l'apaisement.

samedi 13 mai 2017

Hors du temps

J'étais donc revenu chez Jim. Le contact de réservation s'était un peu bizarrement passé. Il devait y avoir des travaux chez lui, il m'avait prévenu au dernier moment. Il a trouvé que je manquais un peu de spontanéité dans ma réaction. En même temps, il me demandait mon avis sur l'intérêt de cet aménagement, comme je n'en voyais aucun, car je trouvais son appartement vraiment très agréable tel qu'il était, que je sentais qu'il était assez attaché à l'idée que ce serait mieux pour ses hôtes, j'ai eu une réticence à lui livrer mon sentiment. Cela s'est senti. Et en même temps (il va falloir s'y habituer pendant 5 ans), j'avais aussi peur que ces travaux perturbent l'idée que je me faisais de ce petit séjour. On a maintenu mon hébergement malgré tout.

vendredi 12 mai 2017

Ce n'est pas le jour

Je ne suis pas toujours très rapide pour coucher quatre idées ou raconter une histoire. La pensée est chez moi un fluide bizarre et écrire c'est parfois comme remplir un réservoir d’essence avec un entonnoir et un jerricane sans embout. Ceux qui sont familiers des moteurs deux-temps me comprendront plus facilement que les autres.

vendredi 5 mai 2017

Pères et reine

Il m'a manqué, ce dernier soir d'élection, de l'appeler. C'était devenu un rituel depuis bien longtemps. depuis peut-être que j'avais quitté la maison et que je ne votais plus dans le même bureau, cette salle de classe où j'avais vécu le cours moyen. On faisait le point sur les résultats. Pour les élections locales, je voulais savoir qui était passé, pour les nationales qui était arrivé en tête.