C’était une semaine triste où j’étais seul. Un accès d’humeur de ma tête brune m’avait désolé. Non qu’il n’avait ses raisons, mais une fois de plus je recevais une colère qui n’était pas dirigée contre moi mais ma fatigue ne me disposait à recevoir une fois de plus et à aider à canaliser. J’avais osé le dire. La porte avait claqué et j’étais meurtri de subir pour les autres.
Sur le réseau, un garçon sympathique entrait en contact. D’emblée il apparaissait différent de la moyenne. La conversation partait bien. Il me disait qu’il était en même temps obsédé et dégouté par le sexe. Il me disait qu’on pourrait se rencontrer mais qu’il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il couche car il n’était pas comme ça, enfin lui car il ne portait pas de jugement sur les autres. Je trouvais cela très prometteur pour ma quête de rencontres particulières. Je lui disais à quel point j’étais curieux et adaptable avec un exemple de douce rencontre asexuée qui m’avait marquée. Ce dernier message restait sans réponse et ses connections s’espacèrent. Je me trouvais soudain en état de manque, ou plutôt dans une certaine frustration ne n’avoir pas pu continuer l’échange instamment. Puis hier matin, alors que l’orage battait son plein et que la pluie battait fort sur les ardoises, j’échangeai longuement (devrais-je écrire échangeais pour la durée dans le passé ou en rester au caractère longuement ponctuel de ce moment ?) avec un contact distant d’une centaine de kilomètres. Nous ne sommes jamais rencontrés pour cette raison - il n’est pas dans mes itinéraires habituels - alors que nous nous plaisons beaucoup. Il avait une nouvelle photo de son beau visage et je lui en partageai quelques unes avec cette taille de guêpe retrouvée. Nous nous trouvions quelques points communs supplémentaires. J’avais envie de m’envoyer en l’air et je partais seul sur des chemins explosifs. En fin de journée, les tensions filiales se dénouèrent et je retrouvai une certaine sérénité.
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