vendredi 5 février 2016

Hasard et coïncidence

Caspar David Friedrich, Deux hommes sur le rivage, 1830-1835
Nous parlions souvent maintenant. Des bouts de phrases échangées sur un site, parfois quelques smès. Ces jours-ci il m’accompagnait à distance. Nous partagions la même sensibilité sur le temps qui passe.
Je venais de me garer sur le parking de la résidence dernière. Je finissais une conversation téléphonique et soudain je l'ai vu dans le rétroviseur.
Je savais qu'il passait l'après-midi en ville. Il devait me contacter, mais je n'avais pas pensé qu'il viendrait directement ici. Comment avait-il pu arriver juste après moi ? Étions-nous à ce point en liaison intime ?
Je suis sorti du véhicule. Il s'est avancé pour m'embrasser. Je lui ai tendu la main dans un sourire. Il a stoppé son élan, surpris mais compréhensif. Nous parlions, statiques, je l'admirais dans son grand manteau, je regardais ce détail au bout de son nez que je n'avais pas remarqué avant. Insensiblement, un mouvement simultané de nos corps s'est fait vers la sortie du parking. Je me suis demandé s'il allait m'accompagner. La situation m'a paru complètement incongrue mais je suis resté confiant. Il devait y avoir autre chose. Il a fini par me dire qu'il connaissait ici une personne, qu'il en profitait pour passer la voir. On a franchi le portail ensemble, descendu l'allée et pénétré dans le hall. Nous avons continué à parler. Aucun de nous ne semblait près à rompre l'instant, partir chacun vers son étage. L'ascenseur a ouvert ses portes. Un de mes proches en est sorti. Étonné, il est venu vers moi. J'ai changé de conversation. Le proche a regardé Phil plusieurs fois bizarrement, avant que celui ne s'en aille.
Tu discutais avec ce gars ? Oui. Tu le connaissais ? Oui, et toi tu l'as déjà vu ? Non.
Il avait dû être gêné de cette proximité, pour parler de mon père.
Je suis sorti fumer une cigarette avec lui.
Un peu plus tard je rejoignais la chambre de souffrance.
Des vies qui se croisent. Une histoire.



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