Après ce bonjour simultané, nous avons dépassé le carrefour, chacun de notre côté de la route. Toujours sans un mot, on n'entendait que le bruit de notre course, le sien très faible, le mien un peu plus fort car je n'ai pas le pied très léger. J'essayais d'ajuster ma vitesse à la sienne. Au bout de quelques centaines de mètres, un chemin rural part sur la gauche et grimpe sur la colline tandis que la route continue à flanc. Il a tourné, j'ai suivi.
Nous étions maintenant quasiment au coude à coude. Dans la pente, son allure s'est maintenue. Il n'était pas question que je lâche. Je devais adapter correctement ma respiration pour ne pas arriver en haut cramoisi et dégoulinant. Nos regards se sont croisé à peine. J'espérais maintenant qu'il ne parle pas sinon j'étais mort. Il n'a pas cillé.
Nous sommes arrivés au sommet. Le chemin continue ensuite sur une crête avec une vue grandiose. Il a ralentit doucement.
J'ai pensé qu'il voulait me ménager.
Il a lâché : Vous ne pensez pas que j'ai remarqué que vous m'épiez quand vous nettoyez votre haie ?
Il avait dû retourner sa phrase un moment.
J'ai osé le tutoiement. Je ne t'épie pas.
Il n'a plus rien dit.
On a continué à courir, je me demandais où nous allions.
Hannnn mais quel suspens ! :)
RépondreSupprimerPour moi aussi...
SupprimerJe suis épaté!!! trop beau pour être vrai! mais pourquoi cela n'arrive qu'aux autres?! en tous les cas, comme le dis tambour major, tu es très fort pour le suspens!!et Kigou avit raison: on va sans doute le revoir souvent ici, le chat qui mange la souris!
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