vendredi 13 mars 2015

Que serai-je sans lui ?

Il ne t'a pas échappé pas que ce jour est le cinquième anniversaire de la disparition de Jean Ferrat. Les hommages fusent de toutes parts jusqu'à ce disque hommage assez inégal selon les critiques, ce que semble confirmer la bande annonce. J'ai toutefois frissonné à l'écoute du camarade de Marc Lavoine et il me tarde d'écouter entièrement la chanson fétiche de ce blog  j'arrive où je suis étranger par Julien Doré.

Je lui dois beaucoup. Ma conscience politique s'est complètement éveillé avec le coffret de ses 10 ans de chanson. J'étais un petit gamin qui écoutait sans cesse le seul 45 tours que nous avions. J'ai tout appris par cœur de ces 10 disques ! Depuis, il n'y a pas un instant de la vie qui ne m'évoque un air de Ferrat, un vers d'Aragon...

Il est parti en me donnant un ami. Le 17 mars 2010, le soir de ses obsèques, j'osais envoyer un courrier à Oh, qui venait de publier un post tout simple avec un lien vers mourir au soleil, ce texte qui me vient toujours quand je suis las. Cher Oh !

Et si tu devais partir loin avec une seule chanson de Ferrat ? Laquelle emporterais-tu ? Tu pourrais me dire cela dans les commentaires ou le publier sur ton blog...

Moi, je pensais hésiter longtemps entre une chanson d'amour et un texte politique, et parmi eux un poème d'Aragon. Mais c'est deux enfants au soleil qui s'est imposé. Cette chanson fut son premier grand succès. L'orchestration a vieilli mais le texte n'a pas pris une ride. Pour moi, c'est un des plus beaux hymnes à l'amour qui soit et j'ai toujours aimé cette façon d’effleurer les choses et de laisser la part belle à l'imagination...


La mer sans arrêt
Roulait ses galets
Les cheveux défaits
Ils se regardaient
Dans l'odeur des pins
Du sable et du thym
Qui baignait la plage
Ils se regardaient
Tous deux sans parler
Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages
Et c'était comme si tout recommençait
La même innocence les faisait trembler
Devant le merveilleux
Le miraculeux
Voyage de l'amour
Dehors ils ont passé la nuit
L'un contre l'autre ils ont dormi
La mer longtemps les a bercés
Et quand ils se sont éveillés
C'était comme s'ils venaient au monde
Dans le premier matin du monde
La mer sans arrêt
Roulait ses galets
Quand ils ont couru
Dans l'eau les pieds nus
À l'ombre des pins
Se sont pris la main
Et sans se défendre
Sont tombés dans l'eau
Comme deux oiseaux
Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres
Et c'était comme si tout recommençait
La vie, l'espérance et la liberté
Avec le merveilleux
Le miraculeux
Voyage de l'amour



Deux enfants au soleil, 1961, paroles Claude Delécluse, musique Jean Ferrat.


A te lire... 

 

3 commentaires:

  1. alors, vois-tu, pour moi, c'est une découverte. Ferrat était peut-etre interdit chez moi, je ne sais pas...je ne pense pas, mais on n'écoutait pas, car c'est de la chanson, tout comme Brassens (paillard) ou Brel...donc, je decouvre le sens de "j'arrive où" (ca m(avait toujours étonné et je voulais te demander), le lien avec Oh!, et ces très beaux textes...et ces deux enfants, j'aime bien, on peut penser plein de choses sur eux: un garçon/une fille, deux garçons, deux filles? juste deux enfants...merci pour cette découverte!

    Romain

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    1. Ainsi donc tu n'avais pas vu cette ultime connivence entre nous, et que le nom de mon blog et le titre du dernier post d'Oh ne faisaient qu'un...
      En effet, cette chanson tu peux y voir Maurice et moi sur une plage languedocienne à l'été 2011 :-)

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  2. En fait, c'est Rafaël qui chante j'arrive où je suis étranger , Julien Doré a choisi la femme et l'avenir de l'homme , je t'en reparlerai.

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