jeudi 5 mars 2015

Nus dans la camionnette, on avait juste gardé les chaussettes

Une fin d'après-midi ensoleillée où l'astre déclinant donnait une belle lumière. L'endroit n'était pas si mal. Il fallait seulement espérer que personne ne se pointe avec un véhicule car le notre prenait toute la largeur du chemin, laissant à peine le passage à un piéton de chaque côté.
Il y avait une grille derrière les sièges : il a fallu passer par l'extérieur pour rejoindre l'arrière de la camionnette où il avait mis des matelas de plage.
Je serais bien allé dans la grange au bord des vignes.  
Il n'y aura pas de chauffage, m'a-t-il dit.
Je me suis allongé sur les matelas.
Il est ressorti chercher les kleenex. Impossible de les attraper à travers la grille.
Il était maintenant au dessus de moi avec le grand sourire de son visage sec.
Avec son corps sec comme je les aime tant.
Le voir s'approcher.
Il faisait encore un peu frais et nos mains étaient glacées.
Alors on a joué avec nos bouches.
Comme on peut jouer avec une bouche du bout des lèvres et à pleine langue, entre douceur et le rugueux des poils du soir.
Longtemps.
Et petit à petit nos mains sont venues se glisser sous les habits.
Toucher un téton, puis deux.
Enlever une couche, puis l'autre.
A demi-nus, puis nus.
Enfin, presque, on a gardé nos chaussettes.
Comme la première fois que j'ai fait l'amour.
Mais c'est toujours la première fois.
J'ai aimé les vagues de sa peau sur son corps maigre quand mes mains soufflaient leur étreinte.
Puis se serrer tout contre.
Il était à ma mesure. A celle de mes bras. Pourvoir l'attirer sans peine, l'allonger délicatement près de moi. Me soulever à mon tour pour le voir de dessus et me noyer sur sa peau.
Une idée m'a traversé l'esprit. Je n'y pensais pas quand c'était moi qui était allongé mais là je pouvais avoir la tête au niveau des vitres. Et si on passait ? Et si des chasseurs ? De ceux qui chassent le pédé. Alors de temps en temps je jetais un petit coup d’œil de côté. Inutile mais je ne pouvais m'en empêcher.
Mais j'étais bien, sans peur pour autant.
Il faisait vraiment chaud maintenant.
Je suis allé trouver sa chaleur plus loin.
Du bout de moi au fond de lui.
Jusqu'à ce que tous les deux, en même temps...
Je me suis dit que j'étais fait pour ça.
Aimer un homme au soleil couchant. 


2 commentaires:

  1. "Je suis allé trouver sa chaleur plus loin.
    Du bout de moi au fond de lui." j'adore cette manière de dire les choses!!

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