Je n'ai pas grand chose à ajouter au billet de Celeos sur son soutien à la Catalogne. J'ai lu aussi avec intérêt l'article de François Reynaert dans l'Obs - d'où vient le nationalisme catalan ? - sur ce qui fonde et soutient historiquement la revendication catalane. On y trouve des faits historiques objectifs mais aussi une geste reconstruite à différents temps de cette histoire que d'aucuns pourraient trouver subjective car relevant de perceptions et de représentations sur le pouvoir madrilène. Le droit des Catalans à disposer d'eux-mêmes est donc discuté au motif du droit d'une Espagne globale plus légitime. Mais d'une part il est un fait avéré - même si l'on peine à le reconnaitre - que les pouvoirs centralisateurs sont la source même de ce qu'il est habituellement considéré des régionalismes excessifs, et d'autre part quelle est donc cette idée qui fait qu'on devrait se résoudre nécessairement à être français ou espagnol parce qu'un territoire a été annexé en telle année, parce qu'il n'a jamais été considéré comme indépendant à l'époque d'un empereur à la barbe fleurie ou encore parce que tel traité entre rois et reines en a décidé ainsi. Le droit n'est plus divin depuis belle lurette, il est absolument créé et régi par des hommes qui en font ce qu'ils veulent au gré de leur vision politique. Le référendum catalan pouvait devenir constitutionnel par simple adaptation de la constitution du royaume d'Espagne.
Les états-nations ne sont que peanuts dans le temps de l'histoire. Ils sont voués à disparaître comme chutèrent la République athénienne, l'Empire romain et ceux de Charles-Quint et des Bonaparte.
La seule question est de savoir quand et comment, et surtout si nous aurons l'intelligence paisible de respecter la diversité culturelle, de ne plus chercher à fondre les individus dans un moule homogène et de trouver enfin, pour un nouveau temps qui durera plus que ce que vivent les roses, de nouveaux modes d'organisation politique et de répartition des richesses.
En attendant ce matin, j'espère pour une autre Europe, je tremble pour la Catalogne et les Espagnes, je pense à tous mes amis d'outre-Pyrénées et je ne peux m'empêcher de songer à Maria, qui avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière...
Bonjour, ... En espérant qu'il n'y ait pas de morts aujourd'hui ... Débat délicat, placé entre le sentiment, la raison et les intérêts matériels, qu'une simple invocation à la démocratie ne peut suffire à résoudre. Sentiment : l'épopée nationale (pas nécessairement sanglante) versus le roman régional. Raison : commencer par distinguer peuple, région, nation, état, démocratie (le festival des définitions commence !) Ne pas oublier le mystère suisse. PS. Immense merci pour ton blog, découvert il y a peu.
Bonjour Anonyme et merci de ton post-scriptum agréable. Un petit pseudo me permettrait de te reconnaître d'entre les quelques anonymes qui commentent ici ! Pour le reste, comme tu as dû voir, il n'y a pas eu de mort mais les matraques ont frappé, des portes ont été defoncées, du sang a coulé, je ne suis pas sûr que le temps des définitions doit encore de mise et par ailleurs definir de manière univoque et partagée ce que tu mets sous le signe de la Raison est une gageure. Tu me diras quel grand état - par la surface - n'a pas été scellé par le sang... à bientôt.
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Bonjour,
RépondreSupprimer... En espérant qu'il n'y ait pas de morts aujourd'hui ...
Débat délicat, placé entre le sentiment, la raison et les intérêts matériels, qu'une simple invocation à la démocratie ne peut suffire à résoudre.
Sentiment : l'épopée nationale (pas nécessairement sanglante) versus le roman régional.
Raison : commencer par distinguer peuple, région, nation, état, démocratie (le festival des définitions commence !)
Ne pas oublier le mystère suisse.
PS. Immense merci pour ton blog, découvert il y a peu.
Bonjour Anonyme et merci de ton post-scriptum agréable. Un petit pseudo me permettrait de te reconnaître d'entre les quelques anonymes qui commentent ici !
SupprimerPour le reste, comme tu as dû voir, il n'y a pas eu de mort mais les matraques ont frappé, des portes ont été defoncées, du sang a coulé, je ne suis pas sûr que le temps des définitions doit encore de mise et par ailleurs definir de manière univoque et partagée ce que tu mets sous le signe de la Raison est une gageure.
Tu me diras quel grand état - par la surface - n'a pas été scellé par le sang... à bientôt.
Rien à rajouter non plus à ton billet, estèf. Συμφωνώ βαιβεωσ.
RépondreSupprimerMerci Celeos !
SupprimersoutienT
RépondreSupprimersubjective, la geste, cod avant le verbe...
RépondreSupprimerEn fait j'ai voulu accorder avec les temps je pense, ça ce défend beau Luc ?
SupprimerLa nuit porte conseil, je pense au réveil avec effroi qu'il y a peut-être quelque contrepèterie dans votre pseudo, ôtez-moi d'un doute !
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