L'écriture inclusive n'a pas fini de faire jaser. Évidemment on essaye de nous faire croire qu'il va falloir réécrire les Fables de la Fontaine. Jean des Fables a bien voulu parler du corbeau et du renard, pas de leurs femelles. L'écriture inclusive ne vaut que pour expliciter qu'on parle indifféremment des deux sexes, au cas où on ne s'en serait pas douté et pour ne pas passer pour un sexiste de base. De la même manière, dorénavant on parlera d'un troupeau de boeuf.es alors qu'on sait pertinemment qu'il est composé de n vaches et d'un seul taureau. Depuis qu'on n'a plus le droit de gérer la langue en bon père de famille, on commence à faire n'importe quoi...
Un autre sujet à la mode est le véganisme. Même si terme m'évoque une religion, je n'ai rien contre les végans, j'aime les repas végétariens, je suis évidemment favorable à l'amélioration de la condition animale dans l'élevage et à la disparition de l'élevage intensif. Mais il ne se passe pas une semaine sans que je ne croise la voix sur les ondes ou la prose dans la presse d'un adepte de ce qui, je l'espère, ne deviendra pas une secte, à l'instar des tenants de l'agriculture intensive. Je ne parle même pas des réseaux sociaux où l'on peut se faire lapider si on ose argumenter en faveur d'une exploitation animale raisonnée. La semaine dernière sur Inter j'entendais répondre à un éleveur qui s'inquiétait de la disparition de nos paysages - qui ne manquent pas de plaire aux citadins végans - qu'il n'en sera rien et qu'on allait changer notre relation avec les animaux domestiques. Du nouveau contrat animaliste, on retiendra sans doute la mesure phare du libre pâturage de nos campagnes par des vaches et des brebis sacrées dont on ne tirera plus aucun produit, quand les grands prédateurs mangeront des épinards, que les cavaliers monteront à cru, sans mord et sans rênes, lorsqu’il plaira au cheval de leur proposer une petite balade. Les cigales chanteront en hiver, car tel sera leur bon plaisir, et les fourmis libéreront les pucerons de leur joug. Et les poules, bien sûr, auront enfin des dents.
Le monde sera beau, je l'affirme et je signe.
PS : mon ami végan, c'est un peu expéditif sans doute, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop.
Merci pour cette prise de position, ça me rassure de constater que tout le monde ne succombe pas aux sirènes de la modernité à tout prix, rejet de la tradition et de l'histoire à la clé. Ces dérives (le véganisme, l'écriture inclusive) sévissent aussi de ce côté-ci de la grande mare. Forcément: l'Amérique (précision: ce terme ne désigne pas que le pays de Trump), c'est le Nouveau Monde!
RépondreSupprimerUn lecteur assidu.
Autant je suis pour pouvoir dire "les hommes et les femmes sont belles", autant je me vois mal l'écrire "les hommes et les femmes sont be.aux.lles"...
SupprimerMerci Gilbert !
Je serais curieux de voir quel accueil est fait au Québec de l'écriture inclusive. Lorsque j'y habitais naguère, le moindre formulaire administratif - une offre d'emploi par exemple - comportait systématiquement un astérisque d'excuses aplaventresques pour que le lecteur ne s'offusque pas de l'emploi du genre masculin et que, bien entendu, le candidat pouvait également être une candidate.
RépondreSupprimerL'inclusivisme s'est généralisé et s'est érigé en dogme chez la gauche intellectuelle, particulièrement à l'Université du Québec à Montréal ou à Concordia, où on excommunie désormais tout penseur qui avance la moindre remise en question de la pensée multiculturelle sans frontières. J'exagère à peine: des conférenciers se sont vu interdire l'accès aux tribunes de l'UQAM parce que leurs propos sont jugés offensants pour les belles âmes du vivre ensemble. Sauve qui peut!
Supprimercroisé S!
RépondreSupprimerSi je dis que j'ai voulu accorder avec le nombre, je ne suis pas crédible :)
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