vendredi 3 octobre 2014

En attendant Will

J'étais allongé nu sur une couverture avec mon téléphone. Dans la chambre d'hôtel, il y avait si peu de prises de courant que je n'avais eu d'autre choix pour recharger mon téléphone en attendant un signe de Will. Nous avions prévu cette soirée la semaine précédente. Il devait arriver vers 21 heures.
Mes pensées défilaient dans tous les sens, s'entrecroisant sans cesse. Après notre rencontre de la fin juin, j'avais essayé de revoir Steve en août. Il était partant, nous avions dialé en juillet. Mes disponibilités étaient plombées par une maison pleine de monde et de nombreuses activités. Il est difficile d'avoir quelques secrets dans ces conditions. J'en avais fait l’expérience avec Maurice il y a 3 ans. Je te raconterai cet épisode quand je terminerai enfin cette histoire. Bref, je n'ai pas revu Steve et je dois dire que notre contact s'est effiloché, je n'ai senti que distance dans nos derniers petits dials. j'ai laissé tomber et on verra pour les chrysanthèmes si nous remettons ça.
Will n'était toujours pas connecté et 21 heures avaient sonnées dans le quartier. Je commençais à sentir qu'il allait me poser un lapin comme la fois où je l'avais attendu une bonne partie de la nuit sans débander. Il avait apparemment été perturbé par un évènement arrivé à un proche. Mais Will me faisait tripper et j'avais bien envie de remettre le couvert depuis cette séquence hôtelière inoubliable.
Je n'avais pas touché un gars depuis Steve et ça me manquait vraiment. Tous les dials de l'été n'avait rien donné. J'avais quelques contacts sympathiques mais aucun n'était libre ce soir. D'autres avaient disparu, supprimant leur profil sans prévenir malgré des échanges pourtant prometteurs. Le dial sur le net manque quand même de suivi ! Ou, c'est moi qui m'attache peut-être à des détails qui ne sont qu'effets de style sur le moment. Arrêter de lire entre les lignes des autres, voilà une résolution. Surtout sur le marché de sexe. Même si c'est du troc.
La lumière rouge de Will venait d'apparaître.
Enfin.
Ah tu sais, ce soir je suis très sexe, j'ai peur que ça ne te corresponde pas.
Oui, il m'a trouvé trop calin. Et pourtant je m'étais retenu sur l'après pour ne pas l’embarrasser.
On discute.
Tu sais un plan très direct, rapide, sans calin, je peux aussi. 
Pourquoi pas. A partir du moment où c'est avec lui, ça me va très bien.
On discute encore.
C'est mal barré. 
Je dirais même on parlemente.
Non, mais Will, tu ne vas pas me prendre la tête comme ça pour 15 minutes de baise d'autant que mon hôtel est à 200 m de chez toi.
Non, mais estèf, c'est toi qui est en train de lui prendre la tête.
Ça s'arrête. Je me barre au sauna.
Au moins ça me détendra.
Au retour, il est toujours connecté ce couillon, qu'il me fait dire.
Je lui écris que j'ai fait un plan direct, sans calin. un mec m'a branlé chaudement sous la douche froide du hamman.
Il ne répondra pas.
Will n'est plus dans me contacts.
Mais ça reste un très bon souvenir que nous aurions peut-être altéré.
Ils sont trop verts et bons pour des goujats.


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