samedi 22 février 2014

En quêtes

En lisant les histoires d'aires des jours précédents, tu t'interroges peut-être sur cette propension à rechercher un plaisir fugace au goût d'inachevé. Je n'ai pas commencé par le début. C'est ainsi, ma pensée trois petits chats et ma gestion du temps font que mes écrits ne suivent pas un cours précis. Mais ça ne m'étonne guère car j'ai toujours aimé les scénarios qui dépeignent par petites touches sans cohérence apparente au risque de lasser le lecteur ou le spectateur.
Si je vais assez loin dans ce blog, je glisserai plus tard des repères pour ceux qui viendraient a posteriori se plonger dans ces textes comme je le fais en ce moment dans ceux de Quentin Mallet. Cela me sera utile quand j'aurai tout oublié et que je les relirai avec les yeux juvéniles et étonnés du vieillard perdu.
Ma découverte du plaisir des hommes a longtemps puisé dans un ensemble discret de deux brefs événements qui ont nourri mon imaginaire pendant des années. Quand Lucien a révélé mes sens, j'ai pensé alors que plus rien ne serait comme avant. J'allais, si ce n'est rattraper le temps perdu, partir à la découverte, céder aux tentations exquises. Je ne voulais pas plus tard satisfaire à la phrase d'Oscar Wilde que Quentin rappelait récemment.
J'ai commencé par m'inscrire sur le chat de Têtu. Mes premières rencontres furent des dialogues parfois complétés par cam sur msn. Dès le début, je trouvais un autre intérêt inattendu, celui de l'observation naturaliste. J'étais attiré aussi bien par la découverte elle-même que par les modalités d'expression et de fonctionnement de ce monde nouveau pour moi. A l'image de l'anthropologue, je prenais plaisir à une étude dans laquelle j'étais également partie prenante. Mes premières rencontres réelles s'organiseront plus tard lors de déplacements parisiens dans quelques chambres d'hôtel. Puis, Pio m'emmena au sauna, où je revins seul ou accompagné à maintes reprises. 
J'ai longtemps tenu le périmètre de mon étude à distance respectable. Il n'était pas question de rapprocher cette quête de mes lieux habituels. Mais la soif d'étudier et la recherche de nouveaux terrains d'investigation me tenaillaient. La lecture du blog de πR dont j'ai déjà parlé m'incita à stationner sur les aires, à observer, puis enfin à prendre partie. Pendant environ deux années, je rassemblais ainsi un corpus de témoignages participatifs dont certains furent consignés scrupuleusement en rédaction brute ou assortis de mes perceptions. Je continuerai à en livrer quelques uns ici.

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