J'étais fasciné. Je la revois si belle et sa main si rêche. Je la voyais grande, mince et distinguée. Je l'admirais, je recherchais sa tendresse. Mais je ne me souviens pas. La tendresse, je la vois du côté de la veuve et de Cerise. Elle, je revois sa main levée et un autre jour le bâton dressé sur mes larmes. Ses mains vives sur mon petit sexe à décalotter, la peur qu'elle ne recommence. Même les mains de la reine-mère je les trouvais plus douces.
Elle était si belle et puis le temps a passé. A l'âge où les cycles s'estompent, elle s'est éloignée de la belle photo qui trônait sur la table de nuit. Je sortais de l'enfance je vécu ses évolutions comme des trahisons. Je m'éloignais. À son tour elle est venue chercher ma tendresse. Mais je ne savais pas lui donner. Elle ne m'avait pas appris. Pourtant je savais donner à la veuve et à Cerise.
J'ai gardé sa main dans la mienne, sa petite main fraîche et ridée. J'ai vu ses ongles soigneusement taillés, j'ai revu ses ongles longs et rouges d'autrefois, j'ai senti leur empreinte dans ma chair.
Elle a retiré sa main et l'a posée sur la mienne. Sans un mot, puisqu'elle n'en dit plus ou presque, sans un regard non plus.
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