Il m'avait ouvert. Ce fut comme si on se connaissait déjà. Deux bises. Sourire. J'ai trouvé tout seul la patère pour accrocher mon manteau tandis qu'il s'avançait dans la grande pièce lumineuse. Il m'a plu aussitôt. Il s'est assis sur le canapé comme prévu. Il regardait un film avec la grande Catherine. Rien de tel pour détourner mon regard mais c'était lui que je voulais détailler, lui très fidèle aux photos que j'avais pu voir.
Au moment où j'écris ces lignes, je reçois un message de sa part, la première fois qu'il m'écrit en premier, évidemment j'en chavire un peu.
On parle. Il est d'un naturel !
Et finalement, il me demande très vite ce que je fais dans la vie ou parle de lui d'abord sans s'étaler. Je ne sais plus mais il en dit suffisamment pour que je situe son milieu professionnel, très différent du mien mais que je connais pour y avoir des proches à Paris. Et là je suis comme tétanisé. J'ai l'impression qu'on pourrait connaître les mêmes personnes. Alors je suis évasif sur mon métier, sans non plus répondre complètement à côté.
Il comprend que je n'en dirai pas plus. Il tend la télécommande. Deneuve disparait de l'écran plat. Il se lève. Bon, allons faire ce massage.
Dans notre conversation du dimanche, il m'avait révélé qu'il se faisait souvent masser à domicile. Je lui avait proposé d'exercer mon talent émergeant.
Nous sommes montés à l'étage. Je découvrais son appartement dont j'aimais beaucoup l'agencement. Il s'est déshabillé sans me regarder, me tournant le dos. Le lit était prêt, recouvert d'une épaisse serviette éponge. Il s'est allongé sur le ventre. Je me suis positionné à cheval sur ses cuisses sans m'appuyer. Mes mains ont commencé à parcourir son dos en V très souple. Il m'a demandé d'utiliser l'huile parfumée qu'il avait préparé. J'avais un peu hésité tant j'appréciais le contact direct de sa peau. Je ne sais combien de temps dura ce massage. Nous étions aussi abandonné l'un que l'autre, lui dans une réception lascive ponctuée de grognements, moi dans ces gestes lents où pas une parcelle de son corps ne m'a échappée. Quand il était allongé sur le dos, je m'offrais à ses yeux mi-clos, le sexe tendu. Et puis soudain, il s'est dressé vers moi pour m'embrasser.
Nous avons alors chaviré dans d'autres découvertes réciproques. J'ai tout aimé de lui, ses mains, sa bouche, la saveur de son sexe, sa langue dans des profondeurs intimes. Mon endurance aurait pu me pousser tard dans la nuit quand il a saisi mon bâton d'amour pour le conduire au plaisir d'une rare façon. Oui rares sont ceux qui me font aussi exploser de rire au moment du feu d'artifice. Je le voyais hilare allongé sous moi. Je me suis effondré contre lui tout en soubresauts.
Nous restâmes ainsi jusqu'à ce que je lui souffle, à contrecœur, je vais peut-être te laisser dormir.
Il répondit aussitôt, tu peux rester si tu veux.
Nous nous préparâmes pour la nuit dans un rituel unique.
Nous avons sombré rapidement. Je me suis réveillé plusieurs fois. Il grognait dans son sommeil mais je ne pense pas que c'en était la cause. Le sentir respirer contre moi était un autre plaisir. Au petit matin, je l'ai longtemps écouté avant qu'il n'ouvre un œil qu'il a vite refermé dans un léger sourire. J'étais parti dans cette recherche splendide de l'éveil des hommes là ou tu sais ce que tu sais.
Je l'ai quitté un peu plus tard. Il lui restait encore une heure de sommeil. Je devais regagner l'hôtel pour me préparer.
J'ai fait les deux kilomètres à pied dans la ville qui s'éveillait dans une sorte de jubilation tranquille.
si tu as raté le début
effectivement, cela semble etre du pur bonheur...jubilatoire!
RépondreSupprimerET alors, son message a été suivi d'autres?