dimanche 24 novembre 2019

Glanes #41 Trajectoire

Je voulais écrire pendant ces deux jours de repos. J'ai gratté deux lignes du récit d'une de mes dernières sorties. Je ne suis pas allé plus loin.
Mais j'ai surtout lu. J'ai repris un rythme. Je rattrape un peu de temps. J'assèche ma boite à mèl. Je me projette mieux dans les mois à venir. Est-ce que ça va durer ?
Le dernier roman lu parle des trajectoires de vie. Ce qu'on dit ou ne dit pas. Ce qui nous manque des autres, car ils nous l'ont caché. Ce qu'il nous reste des disparus. Je ne préfère pas dire les morts. C'est trop cru. Chacun sa sensibilité envers les mots et les euphémismes.

Je n'ai pas parlé de Toussaint. Il faisait froid et brumeux. J'ai fait de belles images en pensant à eux sur les lieux où ils vécurent. Certains se sont demandés ce que je faisais là, seul une fois de plus. J'ai souri. A quoi bon ? Sais-tu qu'en portant des chrysanthèmes au cimetière tu fais œuvre d'emploi local ? Tu dopes une économie à plus faible empreinte écologique que si tu offrais un bouquet à un vivant. Plus de 95 % des fleurs coupées viennent de loin, de Hollande ou d'Afrique centrale, transportées grâce aux carburants fossiles. Le diable est dans les détails, dit-on.

J'ai cette phrase que j'ai capté un jour de février. Elle est resté là, prête à un usage. Je l'aurais enrobée d'un commentaire. A l'époque, j'ai pensé à un lien qui a filé dans les limbes. Je la place aujourd'hui, un peu nue et décalée. Après tout...
Un roman n’est jamais porté par une impulsion totale, évidente comme une autoroute. David Foenkinos, Boomerang sur Inter, 18 février 2019.



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