dimanche 14 octobre 2018

J'ai essayé le Carrousel du Louvre

https://www.streetpress.com/sujet/89032-dans-les-buissons-des-jardins-gay-du-louvre
Quentin Mallet reparlait cet été du Carrousel du Louvre, Matoo rebondissait pour évoquer ses propres souvenirs en titrant sur cette phrase de Quentin qui passera sans nul doute à la postérité pour évoquer cette période troublante que nous vivons. "Baiser au Louvre, c’est baiser Paris, c’est baiser Macron, c’est baiser la France."
Curieusement, je n'avais jamais noctambulé en ce lieu. Y accoster me paraissait moins évident que de s'échouer sur une aire autoroutière. J'avais pourtant exploré l'endroit en plein jour, je crois que c'était l'année dernière en revenant de la rencontre avec Gaspard Noël au salon d'automne. J'avais traversé le jardin des Tuileries, passant l'arc du Carrousel je m'étais laissé aller à quelques repérages.
Diverses possibilités de rencontres avaient carrément foirées ce soir-là - ne me fait pas de remarque grammaticale, j'ai décidé désormais d'accorder avec avoir à ma guise-. Mais il valait mieux. Un meeting aérien avait perturbé la plupart des vols et j'arrivais à Paris à une heure indue, qui m'aurait valu bien des sarcasmes si j'avais rendez-vousé. Bref, un hôtel aux confins de la rue de Rivoli se prêtait particulièrement à cette pérégrination trop longtemps différé;
J'avais oublié combien le trajet est long d'avant l'Hôtel de Ville au bout du Louvre. Minuit avait passé, il faisait très sombre, une partie des lumières devaient être éteintes. Le Louvre offrait des façades sinistres. Je passais devant le monument à Coligny avec quelques frissons. Difficile de ne pas penser à mes ancêtres protestants quand un sordide chroniqueur justifie en ce moment dans sa prose et sur les ondes le massacre de la Saint-Barthélémy. Récemment d'ailleurs, on m'invitait à une fête pour un prochain 24 août me plongeant dans un âpre hésitation.
J'arrivais au passage qui fait face à la rue de Rohan dans une ambiance proche de la Reine Margot de Patrice Chéreau. Il n'aurait pas fallu me surprendre par derrière, mon cœur aurait pu lâcher.
Je gagnais les lieux pour m'infiltrer dans les différents spots de végétation arbustive. J'y croisais des hommes de divers âges, certains postés dans les chemins biais des haies. Les buissons bruissaient de murmures. La pluie avait nourri quelques flaques, le sol était humide et je me demandais dans quelles conditions cela se passait sous les basses frondaisons.
Je n'eus pas l'occasion d'en savoir plus. Je m'étais engagé auprès du veilleur de l'hôtel à revenir avant 2 heures du matin. Je pensais à la rue de Rivoli à remonter. Je n'avais pas ressenti d'attirance particulière et réciproquement. Je m'attardais cependant dans un de ces biais. Un homme s'était arrêté. Le contact fut bizarre, un frottement éjaculatoire inédit et qui ne me laissera comme souvenirs que celui d'avoir joui à demi-nu dans la cour des rois et empereurs de cette nation prétentieuse et aussi celui de ces rats qui trottaient incessamment d'un massif à l'autre et se nourrissaient sans doute des humeurs qui jonchaient le sol entre les préservatifs et les mouchoirs en papier. Je repartis avec une pensée pour les jardiniers de la ville qui ont plus à faire que ceux des société d'autoroute. Ici c'est peut-être eux que nous baisions. A ce propos, j'en profite pour partager cet article de rue89 qui nous parle de nos vies intimes et de ces lieux où les hommes se croisent, voire plus encore.

PS : je n'ai pas exploré les escaliers souterrains (plus de détails sur le lieu)
PS2, qui n'a rien à voir, la fréquentation délirante de ce blog s'est tarie. Il a suffit que que je change mon mot de passe sur google. Sans doute un piratage donc...




5 commentaires:

  1. il est (ou était) une tradition africaine où de jeunes gens fécondaient le sol en mêlant à la glaise leurs éjaculats , à moins qu'ils ne crussent qu' une génération spontanée y verrait le jour ; puisse votre jouissance dans la cour des grands anciens avoir essaimé un peu de cette sagesse qui semble manquer tant à nos -les vôtres et surtout les miens - gouvernants ? élus ? Quant aux rats , je ne peux oublier que les vicissitudes des années de naissance m'ont fait naître sous ce signe , mais pour compléter le tableau, le scorpion est venu compliquer la donne!

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    1. Vous me prêtez beaucoup de pouvoirs, Joseph, ainsi qu'à ma semence ^^

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  2. c'est tout à fait vrai ce que dit Joseph,rappelant une tradition africaine) sur la fécondation du sol par un mélange de glaise et de sperme.estèf,tu as donc joui et éjaculer en faisant un petit plus pour l'environnement!
    Et puis,il y a une autre conséquence,la sagesse qui a certainement nourri vos âmes!?
    Pierre

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    1. Un beau geste,que nous pourrions tous faire (ensemble?)pour que nos semences réunies au même instant fassent davantage de bien.Ce n'est pas une bonne idées?
      Pierre

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