lundi 4 septembre 2017

Etait-ce mieux avant ?

Le recette de ma grand-mère s'est perdue. En même temps, ce n'est pas très compliqué de faire de la pâte de coing. Le plus pénible réside en deux étapes : le nettoyage des fruits et la cuisson.
Le coing se ramasse vert et il atteint doucement sa couleur citron en cagette, c'est bien connu. Sauf que tu n'as jamais le temps de le cueillir quand il faut et tes fruits sont toujours tavelés, euphémisme, de pourriture. Je tarde donc je trie.
Parmi les purées de fruits, celle de coing se remarque plus que les autres par sa propension à exploser en ébullition jusqu'à tapisser la hotte aspirante si, par excès de charge mentale, tu as prévu de faire en même temps le repassage. On ne laisse pas une confiture cuire toute seule ne serait-ce que dix secondes. Ça aussi, c'est bien connu.
Je ne saurais dire comment la veuve noire préparait ses délicieuses pâtes. Quand nous arrivions l'été en vacances, elles étaient prêtes depuis belle lurette. J'imagine qu'elle écrasait le fruit au presse-purée, ce modèle en fer étamé que le grand-père lui avait ramené de la foire du chef-lieu de région où il allait chaque année et lui ramenait les ustensiles de dernier cri, primés la plupart du temps au concours Lépine. Car ne crois pas que dans les campagnes, on se tenait à l'abri du progrès même si on le regardait avec un recul certain. Je me souviens de ce double fouet mécanique à engrenages avec lequel nous montions les blancs en deux-deux, ou la mayonnaise - mais là il fallait avoir l'art de tourner la manivelle d'une main, tout en maintenant le fouet bien droit, et en versant l'huile tout doucemanet de l'autre - et qui avait remplacé le fouet à ressort ou la fourchette. Finalement, si la veuve noire n'avait jamais eu de machine à laver, ce n'est pas qu'elle était arriérée, c'est que l'objet était arrivé bien trop tard pour trouver la place dans une maison ou elle restait seule la majeure partie de l'année. Faire sa petite lessive dans la pile ou au lavoir, ça occupe sa personne seule.
On pense souvent que pour retrouver les saveurs d'autrefois, il faut revenir aux gestes et aux ustensiles d'antan. Allons donc, la priorité, mon ami(e), c'est d'avoir des produits de qualité. Je suis quasiment certain que le grand-père aurait ramené un magimix de la foire.

A part ça, ma recette de pâte de coing au magimix n'est pas tout à fait concluante. Il faut que je pousse un peu plus loin d'expérimentation avant de te la donner... l'année prochaine, car j'ai utilisé tous les fruits.





2 commentaires:

  1. Ton billet embaume le sucre cuit jusque dans mon salon. Ma grand-mère ne faisait pas de pâte de coing mais, en cette saison, elle préparait de la confiture de tomates vertes avec celles du jardin qui ne viendraient pas à maturité à temps. Avec beaucoup d'écorce d'orange. Malgré de nobreux essais, je n'ai jamais réussi à reproduire le parfum unique cette confiture...

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    1. Justement, je n'ai pas assez fait cuire... De l'écorce d'orange dans la confiture de tomate, intéressant et j'essaierai car pour le moment je n'ai pas trop cette confiture !

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