Hommage naturel

J'ai avalé beaucoup de kilomètres ces derniers jours. Levé tôt, rentré tard, peu de temps pour écrire, mais du temps pour écouter les infos et penser.
J'ai croisé aussi des hordes bariolées dans une ville qui accueille la coupe d'Europe de ce sport qui cache honteusement ses pédés, comme si on ne savait pas, et qui n'est capable d'aucune preuve d'humanité.
J'avais jusqu'à présent regardé des matchs de foot du bout des yeux. J'étais même allé une fois dans un stade. Je raye. Rien n'a changé depuis mon adolescence où j'ai pu me faire traiter de pédé par des footeux.
Je pensais à cet enfant de ma famille qui, il y a peu, avait préféré jouer avec une petite fille plutôt que de s'exciter avec les autres, petits et grands, autour d'un ballon rond. Des sarcasmes avait jailli, soft mais déplacés quand même. Une famille plutôt de gauche, moderne, évoluée... Il avait fallu recadrer. L'homophobie rode partout.
Évidemment ce sport n'est que le reflet de notre société si terriblement peu avancée.
Il avait beaucoup plu, le ciel était noir quand soudain, les nuages ont commencé à se disperser.
Il est apparu en face de moi, en un signe émouvant.
Ce n'était pas prudent, mais j'ai fait la photo pour toi, pour eux.