Je sais que cela va faire encore un billet pas très sexy et que certains s'impatientent. Cependant je me pose la question depuis bien longtemps et a fortiori avec cette soi-disant sagesse qui me gagne au fil du temps.
Deux consultations récentes remuent le couteau dans la plaie béante de mes attentes démocratiques. L'une sous forme référendaire concerne la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, et non de l'Europe - évitons ce raccourci abusif -, l'autre de type participatif régional multiforme avec une consultation en ligne, et des consultations ciblées vers les corps constitués, les parlementaires et les lycéens, je veux parler du processus qui a conduit à l'adoption du nom d'Occitanie pour l'ancienne région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.
Dans les deux cas, on note un clivage important entre le choix des catégories de population extrêmes, les plus âgées se repliant, à mon sens, sur des positions conservatrices.
Sans vouloir non plus verser dans un jeunisme euphorique, je me demande parfois si le système démocratique avec un homme ou une femme et une voix quel que soit son âge n'est pas aussi illusoire que celui de la loi du marché à laquelle d'aucuns nous conseillent de faire une confiance absolue malgré de piètres résultats.
Ce sera ton troisième sujet du bac pour lequel je te propose de nous adresser en commentaire une contribution en 500 mots maximum.
Bon, je sais que tu n'es pas très participatif sur ce blog, mais c'est vraiment une des questions qui me travaillent ces derniers jours et j'avais envie de la partager.
Il n'est de véritable démocratie que directe et collaborative !
RépondreSupprimerTu veux dire sans aucune part de démocratie représentative ? Mais alors, elle ne serait animée que par des techniciens ?
SupprimerJe ferai un billet là dessus...
SupprimerIl me tarde de le lire, j'ai hâte de savoir comment une démocratie directe peut s'exercer avec 65 millions d'habitants.
SupprimerJe propose :
RépondreSupprimerPour les retraités , pas de droit de vote ; leur vie est faite .
Pour les 50-65 ans une voix par personne .
Pour 35-50 ans deux voix par personne.
Pour les 18-35 ans ,ceux qui ont ont tout à construire , 3 voix par personne .
Les 18-35 ans auraient donc autant de voix que les 35-65 ans . Ce qui me paraît juste .
Et c' est ainsi qu' Allah est grand eût dit Alexandre Vialatte !
Terrifiant quand même...
SupprimerOui , mais c' est pour rire ...
SupprimerIl est assez curieux de parler de conservatisme pour le choix de la sortie de l'union européenne. Les partisans de cette sortie n'ont pas voulu conserver l'union justement, ils ont choisi l'aventure et ce sont les autres qui ont fait preuve de conservatisme et réellement parfois plus par peur de l'inconnu que par choix totalement libre intellectuellement.
RépondreSupprimerPlus fondamentalement vouloir séparer les citoyens entre utiles et inutiles, au fond c'est bien de cela dont il s'agit, est une effrayante perspective qui conduit à « Soleil Vert » pour une vision quelque peu poétique ou à l'idéologie nazie pour une réalité historique.
Enfin le conservatisme, ici à l'évidence vilipendé, n'a-t-il vraiment que du mauvais ? Pour rester au nazisme, Victor Klemperer notait que la plupart des adolescents et jeunes gens l'insultaient lui le porteur de l'étoile jaune dans Dresde des premières années quarante tandis qu'il n'était pas rare que des personnes plus âgées lui montraient de la sympathie. Et aux dernières élections régionales en France les plus de soixante cinq ont voté dans une bien moindre proportion pour le F.N. que toutes les autres classes d'âge.
Franck
Merci Franck de venir commenter. Je ne pense pas avoir vilipendé. Par ailleurs, j'ai toujours du mal avec les cases à cocher, conservatisme, réformisme, etc... Sur la qualification de conservatisme pour ce que j'évoquais, il me semble que le processus de brexit est la conséquence d'une posture par laquelle le Royaume-Uni n'a jamais pris le parti d'adhérer complètement à un projet collectif qui dépasse et transcende la situation initiale. Les positions britanniques ont de plus joué par le passé pour empêcher d'avancer vers un autre type de projet européen. Cette envie de retour à un état antérieur idéalisé sans véritable projet d'avenir présenté aux citoyens britanniques me paraissait donc pouvoir être qualifié de conservateur.
SupprimerLa séparation des citoyens entre deux catégories me rappelle cette belle chronique de Jean-Claude Carrière sur France inter. Une assemblée s'était réunie pour discuter ce ce sujet difficile et n'avait pu conclure. Le narrateur s'en revenait déçu et sur son chemin rencontrait un vieil homme auquel il posait la question. Au grand étonnement du narrateur, celui-ci lui répondait qu'il connaissait la réponse : il y a deux catégories d'homme en effet, ceux qui veulent séparer les hommes en deux parties et les autres...
Il est bon de souvenir des heures noires et de leur enseignement. Effectivement ce n'est pas neutre dans le vote des classes d'âge élevées dans les votes aux dernières régionales. Sur le nazisme, l'une des caractéristiques de ce système était l'endoctrinement des masses et en particulier des jeunes générations. On comprend donc pourquoi des personnes plus âgées avaient gardées leur humanité. On n'insistera jamais assez sur l'importance du projet éducatif, avec nos alternances politiques en France, on voit bien qu'on est toujours à débattre entre un projet finalisé sur l'insertion dans le monde du travail et un projet qui vise avant tout à développer la conscience des individus et leur libre arbitre.
LEs votes sont le reflet des populations d'un pays, enfin de ceux qui veulent bien voter. Et come le dit Franck, on ne peut pas trop généraliser: il y a des vieux qui sont toujours jeunes dans leur tête, et des jeunes déjà vieux...la démocratie, le moins mauvais des systèmes? nous faut-il des "despotes éclairés"? peut-etre , mais comment eviter qu'il deviennent des despotes tout courts? la démocratie permet des gardes-fous, même imparfaits, mais ils existent. Alors, je resterais sur le une personne= une voix. Et à nous peut-etre d'aller défendre des valeurs, de prendre la parole, avant que d'autres ne la prennent. MAis je le reconnais, j'ai encore du mal.
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