samedi 12 septembre 2015
Un été sans les hommes
Là où je vis, l'été ne commence pas avant le 14 juillet. Avant, il ne faut rien espérer de la météo. Mon dernier homme d'avant l'été fut celui qui m'attendait dans cet hôtel improbable. Ensuite, je ne frôlais que des regards. Mon retour aux sources annuel passa très vite.
Pas question de m'échapper un seul instant. Pourtant j'aurais bien aimé retrouver Steve de là, ou sympathiser avec un nouvel ami. Il m'aurait fallu user d'artifice comme il y a 3 ans quand j'avais retrouvé Maurice entre les buis. Je te raconterai cela dans l'épisode 7 ou 8 de cette histoire que je n'en finis pas réécrire car j'ai du mal à y mettre le point final.
Non, je n'ai pas eu un instant à moi seul, pas même pour aller côtoyer les jeunes papas dans le parc tout proche. J'ai plutôt passé du temps avec celui qui me reste.
Puis nous nous échappâmes vers de vraies vacances touristiques dans une douce région qui concentre les visiteurs. Ah, j'en ai croisé de beaux hommes et de jolis garçons au fil de ces milliers de pas. Nous étions parfois au coude à coude. Nous nous faisions des politesses avant de nous engager dans un escalier ou pour passer d'une pièce à une autre. L'un de ceux auxquels je pense me souriait à chacun de ces instants. Il avait rejoint notre visite guidée. J'imaginais un frôlement de bras dans un couloir étroit, quelques secondes intimes dans une alcôve. Nous aurions pu glisser derrière une tenture. Je le revoyais un peu plus tard dans le parc, avec sa compagnie de trois jeunes garçons et leur mère.
Et ce guide pétrit d'histoire avec lequel je serais bien passé de la grande à la petite, laquelle ne doit jamais être négligée ! Ou encore ce vigneron tout à louer la qualité de sa grappe. J'aime assez ces connivences où rien ne passe de bien concret mais qui donnent la part belle à l'imagination.
Au retour je passais quelques jours avec un autre morceau de famille. Je prenais quelques photos des bambins quand l'un des papas est venu se glisser dans mes cadrages sous couvert de s'amuser avec son fils. J'avais déjà été assez surpris qu'il me fasse une bise inhabituelle et je m'interrogeais l'espace d'un instant sur cette invitation dans mes images.
Il fallu reprendre le quotidien ; je retrouvais avec bonheur ce camarade de travail avec lequel j'aime déjeuner à une terrasse ensoleillée, simplement pour le plaisir de nos échanges et de mes yeux.
Il y eut aussi cette beauté insolente.
La vie avait repris son cours habituel et il fallait bien que je fasse ma rentrée ici aussi.
4 commentaires:
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J'aime beaucoup ce texte ! Merci. À la fois un peu distancié et pourtant si immergé dans la réalité de la "vraie vie" !
RépondreSupprimerMerci Kigou !
SupprimerPour avoir fait également ma rentrée, je mesure la difficulté à reprendre. J'ai eu aussi une jolie beauté passée tailler ma haie qui m'a fait penser à celle qui était venue chez toi, et quelques beaux minois en Italie. La vie reprend son cours.
RépondreSupprimermoi aussi, j'aime bien ce texte, fait de non-dits, de "presque-rencontres" fugaces, mais qui parfois sont plus agréables qu'un plan bourrin!! cet été aussi, j'ai eu des échanges de clins d'oeil avec le voisin de cousins traditionnels, je ne savais trop que en penser, tellement cela me semblait impensable de trouver "ça" dans le coin où j'étais...mais tellement agréable.
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