mardi 8 janvier 2019

Le garçon dur qui fondait dans la bouche (2)

On n'avait pas trainé mais je commençais à découvrir d’emblée une facette de Mateo. Il ne sait jamais quoi faire et où aller. Nos temps étaient comptés. Il avait une obligation à 40 km. Bref, je trouvais une idée. Un point sur sa route à 20 kilomètres. Sur une aire. On s'est suivi. On s'est garés à côté.
C'était un grand jour d'été, il y avait du monde partout et il était difficile de s'isoler. Je sais depuis pour avoir un peu plus exploré les lieux que les broussailles cachent un petit havre. Mais ce jour-là nous sommes restés près du parking, dans un contrebas d'où on voyait jouer des enfants surveillés amoureusement par leurs parents, dont de jolis papas. En fait non, je me souviens surtout qu'on voyait des mamans en jupes longues.

On a simplement parlé. Il était vraiment craquant et j'avais envie de le toucher. C'était tellement irrépressible qu'à un moment j'ai tenu la main pour toucher sa cuisse? Je l'ai affolé, ou plutôt les enfants au loin qui jouaient.
J'ai confirmé ce jour-là combien je suis sensible à un léger strabisme convergent. Le divergent, quand un œil dit merdre à l'autre, c'est toujours assez difficile à regarder. Le convergent léger donne un charme fou.
On a parlé donc. Il m'a raconté un peu son histoire. Comment il avait lâché les filles après un coup fourré, un projet de paternité non partagé, un jour la pilule ne part pas dans le bon tuyau. Il avait très mal vécu cette trahison. Certes il avait une prédisposition à aimer les garçons.
Il a voulu en savoir plus sur moi. Ma situation le dépassait. La deuxième facette de Mateo s'est imposée. Pourquoi diable avait-il tenu à me rencontrer ?


2 commentaires:

  1. la suite, la suite _un ban pour la suite, ou un banc comme ceux qu'appréciait Georges ,le poète qui chantait parfois un peu faux disait les puristes moi je m'en foutais , c'était beau .

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    1. Nous avions sans doute ce jour-là une petite gueule bien sympathique !

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