samedi 20 juillet 2019

Un peu comme dans un film d'Almodovar

Je passais une semaine ibérique professionnelle. Je m'étais un peu isolé pour travailler, une appli en arrière-plan. Une fois n'est pas coutume, la climatisation me protégeait de la chaleur extérieure, pas vraiment caniculaire compte tenu de la latitude, mais bien élevée pour moi. Il n'y avait pas foule sur le réseau, mais ce n'était pas très étonnant, en pleine journée, pour une ville de près de 100.000 habitants. Le gars qui me correspondait le plus n'était pas disponible en journée, alors que moi en soirée, je tournais dans les bars. Je me rencardai avec un gars assez fin avec des lunettes, telles qu'en témoignaient les photos de son profil, qui semblait passer du temps dans des salles de gym. Nous eûmes du mal à trouver le créneau. Mais c'était bon, maintenant, je traçais dans les rues, le soleil m'écrasait contre les parois ombragées, traverser un grand carrefour ou une longue place était un défi. J'arrivai toutefois à gérer le trajet avec une certaine célérité - il m'avait déjà un peu vertement reproché d'être en retard - sans arriver dégoulinant de sueur. J'avais le numéro de l'appartement. Il était directement écrit sur la sonnette de la rue. La porte s'ouvrit, je gagnai le premier étage où je trouvai une porte entrebâillée. Je fus un peu surpris. Il était beaucoup plus costaud que les photos ne l'avaient suggéré. Un visage plus poupin, un corps bien développé. Il n'y avait cependant aucune raison de repartir en courant. Des boucles courtes très brunes encadraient son visage souriant, au regard complice. ¿Como estas?
Il m'a accompagné dans sa chambre d'une belle voix grave, chaude et douce.
Après une rapide approche tactile, on s'est déshabillé chacun de son côté. Son corps était vraiment plus fort que prévu, mais lisse et ferme. J'ai pincé un peu trop fort ses tétons, ils me faisaient envie, mais il n'aimait pas et je me suis fait rabroué sèchement à la deuxième fois. Passif, il s'est occupé de moi, me suçant pour me préparer même si à ce jeu là je suis chaud très vite. On est passé sur le dessus de lit blanc ; j'aurais préféré les draps mais sans doute n'ouvre-t-il pas son lit aussi facilement. Il me parfait doucement, j'essayais de répondre au mieux, au plus juste disons, en fonction de ce que j'entendais de ses mots de sexe. De sous son oreiller, il a sorti du gel et un préservatif. Je l'ai pris comme ça de face. C'était bon, trop même. J'ai cru un moment qu'il allait jouir assez vite, alors je me suis laissé venir, trop vite. Il a été un peu déçu et a débandé aussi sec. Mince.
Il a remarqué mon front auréolé de sueur, c'est vrai qu'il faisait chaud. Je me suis allongé à côté de lui, mais il s'est levé rapidement. J'aurais soufflé un peu plus longtemps, mais il fallait qu'il mange. Il devait repartir, je pense. Pendant que je me rhabillais, il m'a dit que j'avais une épaule plus basse que l'autre. Il m'avait observé pendant l'amour. J'ai compris que c'était son métier, médecin du sport ou quelque chose comme cela. Quand j'en ai reparlé à mon ostéo, il a souri, me disant qu'habillé c'est difficile d'évaluer le décalage entre deux épaules. Évidemment, je n'ai pas raconté le contexte avec précisions.
Passif, mais assez directif, je crois que j'aime bien ça. C'est sa posture et sa voix qui ont impulsé le titre. Une voix de cinéma. Il m'avait toujours parlé en castillan, il ne parlait pas le français, et je crois que je ne me suis pas trop débrouillé. Je m'en sors plutôt mieux en immersion. Je ne suis pas sûr cependant qu'il va me rester beaucoup de vocabulaire...
Je suis reparti dans la chaleur torride. 
Plus tard, j'ai osé lui reparler du décalage entre les photos et la réalité, je l'ai un peu agacé, j'avais dû rêver alors.



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