jeudi 24 août 2017

S'y remettre

Je n'ai pas eu le choix de procrastiner. D'habitude, les retours estivaux sont ainsi. Je reprends à la petite semaine, au sens propre. Deux trois jours. Je commence par une demi-journée. Cette fois-ci, ça m'est tombé dessus en poussant la porte du bureau, un peu comment le seau de sang de porc dans Carrie. Non, l'image n'est pas bonne en fait. Mais je n'ai pas trouvé mieux, tu vois peut-être ce que je veux dire.
Un dossier de merde. A traiter en 1,5 jours, puis aller le défendre devant un jury. Pas le choix. la convocation s'était perdue. C'est à peine croyable comment on peut mobiliser une ressource humaine, brutalement, à s'en couper le sommeil alors que depuis trois semaines je m'endormais bonne heure comme un bébé après avoir lu quelques lignes du polar hallucinant qui me passionnait. L'adrénaline. Le flic du polar la sent passer dans ses veines. C'est un peu exagéré quand même, mais l'image est bonne celle-ci. J'ai fini avec les félicitations du jury, mais séché, mon weekend bousillé pour m'en remettre.
La semaine suivante je repris plus doucement avec seulement des sueurs fraiches le matin, quand la machine se met lentement en marche et que tu penses qu'il y a tant à faire.
Et ce matin, j'étais encore entre deux eaux, j'émergeais, je retombais dans une vague torpeur puis les idées se mettaient en place. Je voyais soudain mes dossiers en souffrance, tous mes dossiers, dans la pénombre comme de gros objets noirs et informes dont je faisais le tour, effrayé et dubitatif quant à ma capacité à les traiter dans les délais qui s'affichaient en lettres luisantes.
Je me demandais si c'était la fin, le moment où j'allais me prendre le mur en pleine face, ce mur que j'évitais au dernier moment depuis des années.
La rentrée.
Un mot obscène.


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