mercredi 5 octobre 2016

Alain et moi...

Je n'entends pas les chantres de la langue française s'offusquer de ce terme de primaires dont on nous rabat les oreilles en ce moment. Ils pourraient au moins relever que les tenants d'une primaire de la droite et du centre ne manquent jamais de partir en croisade contre la piètre qualité de notre enseignement, et de défendre la pureté linguistique.


Le dictionnaire Larousse nous rappelle que cet adjectif répond à deux définitions d'ordre général :
"- Qui vient en premier dans un ordre, une série : Formation primaire.
- Qui est la manifestation d'un dogmatisme simpliste, sans vraie réflexion ni culture : Anticommunisme primaire."


Parmi les définitions appliquées à un champ disciplinaire, j'en note deux qui font peur dans le contexte actuel :
"- Pathologie : Se dit des premiers symptômes ou de la première phase d'une maladie.
- Psychologie : Se dit, en caractérologie, de quelqu'un chez qui prédominent les réactions immédiates (par opposition à secondaire)."


Pour la première, je pensais à cette expression du pays taiseux il est bien malade pour dire simplement et avec pudeur de quelqu'un qu'il va sans doute bientôt mourir. Pour la deuxième, je ne ferai pas de dessin. 

Il m'arrive de croiser sur mes chemins des hommes et des femmes politiques, la plupart du temps dans des situations hors la présence de la presse, qui permettent de se faire une opinion non biaisée par les jeux de rôle. Je me baignais un jour dans cette mer si grande qu'on l'appelle en français océan quand je me trouvais quasiment nez-à-nez, j'aurais presque pu dire corps à corps mais on pourrait mal entendre, avec cet homme qui brigue aujourd'hui les plus hautes responsabilités de la République. Il paraissait seul, le regard légèrement perdu, en tout cas il ne cherchait pas le regard des autres, non simplement il se baignait sans autre fard que son torse très velu, c'est ce qui m'avait impressionné le plus, il me donna un sentiment de déjà vu quelque part, je réalisais que c'était lui, un homme qui n'était pas ma tasse de thé, politiquement parlant, mais ce jour-là, je me suis dit qu'un homme de sa carrure qui se baignait avec simplicité sur une plage très populaire, sans un cercle d'amis bruyant et démonstratif à ses côtés, sans de gros bras à proximité pour surveiller sa quiétude, car j'ai pensé à vérifier cela en sortant de l'eau, et bien cet homme, qui avait déjà fait descendre des foules dans la rue n'était pas tout à fait aussi méprisable que les politiques qu'il avait défendu(e)s.





PS qui n' a rien à voir, la citation sur le Larousse en ligne m'a laissé rêveur : Bouche à bouche nous nageons depuis les temps primaires. (Benjamin Péret, 1899-1959). Je me suis vu en Méditerranée nageant avec un garçon.

6 commentaires:

  1. Les oreilles rabattues deviennent branches mortes...
    Moi aussi je vais voter Juppé.
    Nan, je déconne !

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  2. Ce "moi aussi", comme Hervé Mariton, par exemple. Tu pensais à quelqu'un d'autre ;-) ?

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  3. Le créateur de Tintin chez les Soviets.

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