Partir trop tard... (mitigé)

Ma préférée des photos de Delon diffusées largement ces derniers jours est extraite d’une série de clichés prise par Giancarlo Botti sur le tournage du film Les aventuriers de Robert Enrico (1967). J’aime cette image à 32 ans où il porte une belle maturité. Son regard légèrement inquiet change de cette assurance conquérante voire arrogante qui fut mise en valeur dans nombre de ses films. Que célébrerions nous aujourd’hui si Delon était mort dans les années 70, peut-être juste après la disparition de Romy Schneider ? Il serait parti auréolé comme un dieu, tel Gérard Philipe, au sommet de son art. Il nous laisse désormais un souvenir mitigé où le réac provocateur, piètre réalisateur et acteur déclinant, frise de l’emporter sur l’artiste éternel de Rocco, du Guépard et de La piscine, Delon finalement demi-dieu n’atteindra pas l’Olympe du septième art. Quel film revoir aujourd’hui ? Je me suis langui devant Plein soleil, qui a globalement si mal vieilli malgré des séquences exceptionnelles.