Le sourire d’un garçon

Ces trois jours furent denses et riches. La dernière réunion et le dernier repas de travail venaient de se terminer. On se retrouvait à quelques uns pour prendre un café au bistrot du coin. Nous avions énormément progressé ensemble. Au loin dans le tunnel, un peu de lumière apparaissait que nous voyions plus ou moins vive selon notre sensibilité personnelle, nos angoisses ou notre optimisme.
J’y croyais moi-même plus que jamais. Je pensais à toutes ces années, à ces temps désormais révolus où l'on se moquait de nous. J’eus un sourire en me levant pour aller aux toilettes. Je devais avoir l’air un peu radieux, peut-être ravi même - en occitan dans le texte - car le serveur imperturbable toutes les fois où j’étais venu, et dont je croisais le regard m’adressa un sourire éblouissant. Cela me remis en tête un autre beau sourire, celui du jeune homme qui avait illuminé ma soirée de la veille, dont je gardais la mémoire intacte encore ce jour où j'écris ces brèves lignes. Ce début d’après-midi avait un air de fête. Je pouvais rentrer tranquille.