dimanche 29 mai 2016

Glanes #21 triste Orly

Le comble de l'incivilité dans les pissotières de l'aéroport : mobiliser un deuxième urinoir pour sa valise. Le correcteur orthographique de mon téléphone ne connaît pas le mot pissotières.
Ma recherche d'image me donne l'occasion de faire le test de l'urinoir. Tu connais ? N'hésite pas à donner ton résultat en commentaire...

Les personnels de sécurité sont transparents pour beaucoup de passagers. Ce sont des lieux où j'utilise particulièrement la civilité. Bonjour Madame. Merci Monsieur.

Pitié la République. Je parle à un parlementaire hors d'âge. Il me dit sa lassitude des trajets. Je cherche à l'aiguiller vers la question qui me brûle les lèvres. Il ne rebondit pas. Je finis par lui demander quand se termine son mandat. 2017, après je verrai, répond-il. Il a oublié qu'il me tutoie. L'un de nous deux a dû prendre un coup de vieux. Je vais m'asseoir ailleurs. Je le vois passer plus tard, un rien hagard, sa vessie le tourmente trop souvent maintenant. Il va se soulager. Tiendra-t-il la durée du vol ensuite ? On jase sur le train de sénateurs. Tu plaisantes, ça ne fait pas rêver ! La vie ne fait pas de cadeau.

État d'urgence. Je suis assis en face d'un beau florentin. Très brun, visage ovale, barbe entretenue. Il me donne envie d'aller voir les dégâts sur le bord de l'Arno. Tu crois qu'il voudrait m'emmener ? Il m'observe. Je soutiens légèrement son regard. L'annonce de son embarquement précise qu'il faut se présenter avec ses fluides et appareils électroniques à la main. Il ébauche un sourire, je lui offre le mien, il le prend et s'en va embarquer. Je récupère la Repubblica sur le banc. Je ne parle pas italien mais au moins j'allumerai le feu en pensant Firenze.

J'ai beau avoir trois barres, et le symbole affiché la 3G ne passe pas. Mes applis ne fonctionnent pas. J'imagine qu'on est trop nombreux. Chacun une portion insuffisante de bytes pour faire un téléchargement. Tant pis, je prépare des billets sur le bloc-note. Je me prépare à rejoindre la banque d'embarquement et je vois soudain le numéro de ma place, deuxième rang, je risque de devoir soutenir la conversation de mon sénateur à vie ! Finalement je serai sauvé, il est au troisième. Comment ce peut-ce ?

Je n'ai plus envie de prendre l'avion. La prochaine fois, je prendrai le train.

4 commentaires:

  1. Ceux qui m'aiment prendront le train. Mais c'est souvent en marche. Ça manque de barres, d'ailleurs, dans les trains. La Repubblica se lit mieux que L'Osservatore Romano et l'Arno a de belles colères. Il fait de très beaux Italiens. Je ne tutoie que mon député de droite qui ferait un bon socialiste. En fait je manque d'hormones masculines, mais ça, je m'en serais douté. J'adore saluer les stewarts dans leur langue...

    RépondreSupprimer
  2. 50 points, sommet de la courbe de gauss des résultats :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Kigou, ce qui donne comme commentaire : "Vous intégrez la société car vous savez au moins où aller uriner. Mais attention tout de même à mieux préserver votre intimité et votre espace vital !"

      Supprimer
  3. 30 sur 70!! je ne sais pas pisser , et je dois aller chez les filles!!! ahahah!!!

    RépondreSupprimer