mercredi 6 avril 2016

Un garçon qui s'ignorait

Au collège et au lycée, j'avais cru n'être amoureux que de filles, Je les revoie toutes depuis ce premier coup de cœur lors du voyage de fin d'école élémentaire. Pourtant, au risque d'être vulgaire, aucune ne m'a jamais fait bander comme j'ai pu le faire dans les vestiaires des salles de gym dans la proximité de mes camardes masculins.
Bien sûr mes premiers flirts féminins au lycée ont éveillé des émois mais tout passage â l'acte m'était quasiment inconcevable. Je souris des perches tendues par Gigi que je n'ai pas comprises. Celle ci est devenue ma meilleure confidente parmi une série de fille dont j'étais le grand ami et qui sans doute ne me voyaient pas sexué. A côté de cela, s'alignaient les signes de mépris des mecs les plus machos de la classe qui faisait des allusions assez directes. Je fut ainsi plusieurs fois traité de pédé sans que cela ne déclenche autre chose que du dédain de ma part. Je me rends compte que j'ai eu beaucoup de cran de résister à ces pressions. Les premières fois, si j'avais feint l'ignorance, par la suite je pouvais réagir avec un verbe haut que consolidait mon aura de premier de la classe. Mes amis n'ont jamais eu besoin de voler à mon secours. Et paradoxalement, cela n'a jamais éveillé en moi de questionnement et de tourment sur ma sexualité. Je continuais à avoir des petites amies et aucun garçon ne m'a jamais fait d'avance, du moins je ne m'en suis jamais aperçu, sauf dans cette colonie où j'étais moniteur l'été de mes dix-neuf ans où j'ai réalisé assez vite que dans le trio que je composais avec deux monos de sexe opposé j'étais celui dont rêvaient les deux autres. Mais j'étais tombé amoureux de l'une des filles de salle, une jolie savoyarde blonde â longue tresse promise et fidèle. Nous fûmes ainsi trois â soupirer en secret pendant un long mois.

On discute avec ma tête brune de cet ami inverti avec lequel il a vécu quelques années en colocation. A cette époque j'allais souvent en réunion pour plusieurs jours dans la ville où ils étudiaient. Je dormais chez eux et j'ai passé du temps à discuter avec lui. J'ai toujours pensé qu'il était homosexuel. Apparemment il l'a découvert lui-même assez tard. Cela ne devrait pas m'étonner. Non, ce qui me surprend c'est que ses amis les plus proches, dont ma tête brune pour lequel il n'avait pas de secret, ne s'en soient pas aperçus. Maintenant il vit avec un copain adorable. C'est un joli couple très sympathique.

Mais quelle image de moi avaient réellement mes amis au lycée, quelle est celle que projete l'homme adulte que je suis devenu, à par celle d'un garçon et d'un homme sensibles ?




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