Des queues, je peux te dire que depuis le temps je m'en suis tapé un max.
Les courses du samedi ne sont vraiment pas ma tasse de thé. En particulier celles de bricolage, car le samedi mes magasins préférés sont fermés : ceux où s'occupe de moi avec beaucoup d'affabilité comme j'ai pu le raconter dans le plaisir des courses.
Aujourd'hui j'ai dû me rabattre sur la grande distribution car j'avais une urgence de reconnexion sur courants faibles. Évidemment, c’était gavé de monde et le joli petit gars des courants de toutes sortes était assailli. Comme je ne supporte non plus l'effet des néons, j'avais un peu de mal à trouver mon bonheur tout seul et le gars au courant me devenait indispensable.
Patiemment, mais la barre sur le front, j'attendais mon tour dans le rayon.
Un mec en queue de cheval faisait tranquillement son choix dans les différents bacs. Je n'avais pas réalisé que la nana agitée avec un morveux qui courait dans tous les sens était avec lui. Il a fini par avoir lui aussi besoin d'un conseil.
Le gars des courants n'en finissait pas d'expliquer à ma droite tous les secrets d'une ventilation mécanique à un trio ; il en était à parler de la sienne, je comprenais qu'elle n'était vraiment super et pas chère du tout.
Un homme légèrement en retrait attendait depuis plus longtemps que moi et ne perdait pas un mot des miracles de cette ventilation.
A ma gauche, j'entends le gars à la queue parler d'appeler un vendeur.
La nana, mais tu ne vois pas qu'il est là dans le rayon.
Lui avait très bien vu qu'il était occupé pour un bout de temps.
L'affaire de ventilation était en train de se conclure.
Elle saute sur l'occasion et avec autorité se glisse devant moi.
Souvent je laisse faire ces connes. Là non. J'étais là avant, et le monsieur, avant moi.
L'homme attentif, oh moi, je ne faisais qu'écouter, ça m'intéressait aussi.
La femme, nous aussi on attend depuis un moment.
Moi, on attend tous. Vous passerez à votre tour.
L'homme à la queue, gêné.
Le gars au courant, un peu stressé, à moi. Il vous faut quoi ? 15 secondes pour m'aiguiller.
Un peu après, je repasse d'un pas vif.
Le morveux court dans tous les sens et nous manquons de peu la collision.
Elle le rattrape au vol. Attention mon chéri, le monsieur est pressé.
Moi, on est tous pressé madame.
Pas si sûr. Elle doit aimer les queues.
Je me sens vulgaire en racontant ainsi.
Mais je pense à cette autre fois où une femme m'avait verbalement agressé dans la queue d'une expo.
Jamais un mec ne m'a fait ça. Et pourtant certains m'ont bien méprisé quand j'étais ado.
Je ressemble à quoi pour qu'une femme ait l'idée de me marcher dessus.
Mais c'est aussi un peu ridicule de vivre cela comme une injustice alors que ce n'est qu'une incivilité de plus comme quand j'oublie de m'arrêter aux clous*.
Et d'entendre alors dans ma petite tête le Grand Jacques chanter, et d'entre elles les connes ne ressemblent qu'aux connes... alors que j'avais toujours aimé l'idée qu'elles puissent être l'avenir de l'homme.
T'es con...
Pardon à mes lectrices (46% selon google analytics), ici on se traite de con à peine qu'on se traite.
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