Comme tout le monde, je fais régulièrement des courses et il m'arrive d'être accroché par un sourire de vendeur ou d'être troublé par un physique qui me plait. Il y a un milieu qui est particulièrement intéressant pour les accroches masculines, celui des grossistes en matériel pour le bâtiment. C'est rare qu'il y ait des femmes dans ces hangars très techniques. Je ne parle pas des magasins de bricolage ni des diffuseurs de cuisine ou salles de bains où la gent féminine est plus répandue. Le milieu en question est masculin et affiche souvent son hétérosexualité. Pourtant il n'y a pas de raison objective à ce que les hommes à hommes y soient plus rares qu'ailleurs. Les décryptages sont seulement moins faciles que dans le milieu de la décoration.
Prenons par exemple, ce grossiste de matériel X. La plaque tournante du magasin est celui qui gère les catalogues et les recherches en ligne, oriente ses collègues et dialogue avec les clients pour les commandes complexes. Un beau gosse carré, crâne ovale et rasé, physique de rugbyman sans débord adipeux. Un bon look d’hétéro. À ma troisième visite, après avoir bien cherché ensemble mon produit introuvable, j'ai fini par douter. Un je ne sais quoi d'imperceptible dans des petits signes corporels et des postures. Je n'ai pas eu d'autre occasion pour approfondir.
Autre lieu, autre entrepôt. Matériel Y. Mon grossiste habituel a fait défaut et m'a envoyé là. Je m'adresse au seul vendeur disponible et c'est le plus joli garçon. Je n'y peux rien.
Il est sympa, jovial et efficace. Avec une impression de fluidité dans son travail multitâche : il s'occupe de moi, répond aux collègues, prodigue un conseil, glisse dans un rayon pour vérifier une référence et revient. Une autre plaque tournante. Et joli garçon. Je sais, je l'ai déjà dit. La trentaine, vers la fin, pas très grand, très mince et sec, des muscles fins apparaissent sur ses avant-bras découverts. Un visage carré, brun, cheveux noirs. Le nez légèrement tourné à sa racine. La trace d'un choc, je pense à un accident de rugby. Je le vois très bien à la place de Jean-Baptiste Elissalde, transformant les essais. Cette légère dissymétrie lui donne du charme, comme à Dino.
Je reviens le lendemain chercher ma commande, il glisse toujours sur le sol de béton. Je ne reviendrai pas chez mon précédent grossiste. C'est trop agréable d'être servi par ce gars.
Quelques jours plus tard pour une autre commande, il est occupé à ranger, un collègue me prend en charge, pas concentré. Il a un truc à finir, je l'emmerde et il me plante. J'en profite pour retourner voir mon beau gosse :
- vous ne voudriez pas vous occuper de moi ?
- il faut que je finisse de ranger, voyez avec mon collègue ;
- visiblement il a autre chose à faire et n'est pas très motivé pour me servir. Vous, la dernière fois que je suis venu, vous vous êtes très bien occupé de moi...
Sourire amusé.
- bon, attendez un peu, J’arrive.
Après c'était bien, discussion technique sur le choix du produit du jour, échanges de sourires en fonction des questions et réponses, commande.
- je vous appelle dès que c'est livré.
Il m'a appelé en effet et laissé un message. Je n'ai pas pu venir le lendemain de l'appel et quand je suis passé il était en congé. Il m'avait appelé avec un téléphone mobile. Son téléphone ?
Je suis revenu ces jours-ci pour une nouvelle commande, 3 mois plus tard. Il se souvenait de moi et de son appel. Il n'y a pas forcément de quoi être surpris, c'est un établissement où les clients sont accueillis et suivis. On leur serre la main, on leur propose un café. C'est la fin de matinée et il a un impératif à midi, mais il se met en quatre. Il est tellement attentionné que je deviens gauche et étourdi. Ça nous fait rire. Nous traitons une partie de l'opération, il faudra que je revienne pour le reste.
Retour le lundi suivant pour la suite de la commande et le mardi pour la livraison. Je le retrouve dans sa minceur particulièrement bien servie par son pull rayé à capuche près du corps. Le lundi il m'a servi le café. Il avait du monde, de nombreux artisans qui venaient chercher leurs commandes. Il a intercalé plusieurs d'entre eux auxquels il m'a semblé parler différemment. Ensuite il revenait vers moi très complice. Le mardi il semblait plus tendu, un staff de personnes cravatées circulait, sans doute les grands chefs de la chaîne. Au moment de payer il s'est penché sur le comptoir pour vérifier le montant sur le terminal de la carte bancaire. Un parfum discret m'est parvenu. Nous nous sommes quittés en serrant nos mains avec, dans un grand sourire, un réciproque "à bientôt" qu'il avait initié.
Je me suis sans doute fait des idées sur une attirance spéciale. Plus simplement était-il distrait dans son quotidien et amusé par mes questions parfois peu professionnelles.
Mais j'ai aimé imaginer le contraire et profiter de ces instants de petits plaisirs.
Je l'ai cherché depuis sur le net. Il a joué au rugby, il court aussi. Peut-être aurais-je l'occasion de le croiser en d'autres lieux.
Prenons par exemple, ce grossiste de matériel X. La plaque tournante du magasin est celui qui gère les catalogues et les recherches en ligne, oriente ses collègues et dialogue avec les clients pour les commandes complexes. Un beau gosse carré, crâne ovale et rasé, physique de rugbyman sans débord adipeux. Un bon look d’hétéro. À ma troisième visite, après avoir bien cherché ensemble mon produit introuvable, j'ai fini par douter. Un je ne sais quoi d'imperceptible dans des petits signes corporels et des postures. Je n'ai pas eu d'autre occasion pour approfondir.
Autre lieu, autre entrepôt. Matériel Y. Mon grossiste habituel a fait défaut et m'a envoyé là. Je m'adresse au seul vendeur disponible et c'est le plus joli garçon. Je n'y peux rien.
Il est sympa, jovial et efficace. Avec une impression de fluidité dans son travail multitâche : il s'occupe de moi, répond aux collègues, prodigue un conseil, glisse dans un rayon pour vérifier une référence et revient. Une autre plaque tournante. Et joli garçon. Je sais, je l'ai déjà dit. La trentaine, vers la fin, pas très grand, très mince et sec, des muscles fins apparaissent sur ses avant-bras découverts. Un visage carré, brun, cheveux noirs. Le nez légèrement tourné à sa racine. La trace d'un choc, je pense à un accident de rugby. Je le vois très bien à la place de Jean-Baptiste Elissalde, transformant les essais. Cette légère dissymétrie lui donne du charme, comme à Dino.
Je reviens le lendemain chercher ma commande, il glisse toujours sur le sol de béton. Je ne reviendrai pas chez mon précédent grossiste. C'est trop agréable d'être servi par ce gars.
Quelques jours plus tard pour une autre commande, il est occupé à ranger, un collègue me prend en charge, pas concentré. Il a un truc à finir, je l'emmerde et il me plante. J'en profite pour retourner voir mon beau gosse :
- vous ne voudriez pas vous occuper de moi ?
- il faut que je finisse de ranger, voyez avec mon collègue ;
- visiblement il a autre chose à faire et n'est pas très motivé pour me servir. Vous, la dernière fois que je suis venu, vous vous êtes très bien occupé de moi...
Sourire amusé.
- bon, attendez un peu, J’arrive.
Après c'était bien, discussion technique sur le choix du produit du jour, échanges de sourires en fonction des questions et réponses, commande.
- je vous appelle dès que c'est livré.
Il m'a appelé en effet et laissé un message. Je n'ai pas pu venir le lendemain de l'appel et quand je suis passé il était en congé. Il m'avait appelé avec un téléphone mobile. Son téléphone ?
Je suis revenu ces jours-ci pour une nouvelle commande, 3 mois plus tard. Il se souvenait de moi et de son appel. Il n'y a pas forcément de quoi être surpris, c'est un établissement où les clients sont accueillis et suivis. On leur serre la main, on leur propose un café. C'est la fin de matinée et il a un impératif à midi, mais il se met en quatre. Il est tellement attentionné que je deviens gauche et étourdi. Ça nous fait rire. Nous traitons une partie de l'opération, il faudra que je revienne pour le reste.
Retour le lundi suivant pour la suite de la commande et le mardi pour la livraison. Je le retrouve dans sa minceur particulièrement bien servie par son pull rayé à capuche près du corps. Le lundi il m'a servi le café. Il avait du monde, de nombreux artisans qui venaient chercher leurs commandes. Il a intercalé plusieurs d'entre eux auxquels il m'a semblé parler différemment. Ensuite il revenait vers moi très complice. Le mardi il semblait plus tendu, un staff de personnes cravatées circulait, sans doute les grands chefs de la chaîne. Au moment de payer il s'est penché sur le comptoir pour vérifier le montant sur le terminal de la carte bancaire. Un parfum discret m'est parvenu. Nous nous sommes quittés en serrant nos mains avec, dans un grand sourire, un réciproque "à bientôt" qu'il avait initié.
Je me suis sans doute fait des idées sur une attirance spéciale. Plus simplement était-il distrait dans son quotidien et amusé par mes questions parfois peu professionnelles.
Mais j'ai aimé imaginer le contraire et profiter de ces instants de petits plaisirs.
Je l'ai cherché depuis sur le net. Il a joué au rugby, il court aussi. Peut-être aurais-je l'occasion de le croiser en d'autres lieux.
j'ai le même genre de trip dans les magasins, et je me fais le même genre de film. En même temps, peut-etre qu'il s'est bien occupé de toi, car il est sensible à la flatterie, et tu l'a bien flatté....mais il est vrai que flatté a aussi le sens de caresser...flatteur va! coquin!!!
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