Avant de m'y remettre de bonne heure, je vais lire quelques pages anciennes de ce blog. Je ne sais plus ce qui m'amène à faire une recherche sur Bruxelles. C'était pourtant, il y a vingt minutes. Une de ces pensées fugaces qui m'assaillent régulièrement.
Je trouve un bref billet, forme d'hommage aux attentats du 22 mars 2016, puis deux autres qui témoignent de mon passage dans cette ville à la fin de l'été suivant.
J'y étais venu une première fois quelques années plus tôt dans l'un des derniers vols de la compagnie nationale avant qu'elle ne dépose le bilan. J'avais alors un peu trainé dans les rues sans rien tenter. Un collègue hétéro m'avait parlé de saunas où il avait trouvé le pressing des garçons un peu trop fort. Je ne connaissais rien de la ville. A l'époque je n'avais ni ordinateur portable, ni smartphone. Te rends-tu compte [C'est l'un des sujets du dernier post de Patrick] ? Pour retourner à l'hôtel, assez loin du centre ville, mais proche du quartier où la Commission nous avaient réunis, j'avais longé un grand parc fermé à cette heure, mais dont on pouvait enjamber les grilles assez basses. Les fourrés bruissaient d'autres sons que celui des branches que le vent agite. Quelques silhouettes apparaissaient furtivement. Je n'avais pas osé lever la jambe.
En septembre 2016, tout avait changé, en quelques clics sur mon phone, j'avais su me guider vers un bar gay. J'avais sans doute fait ce choix-là pour tenter une expérience que j'hésite encore à faire dans mes villégiatures habituelles, tant je crains en ces lieux le hasard de rencontres de personnes connues qui ne m’inquiètent pas a contrario dans des endroits plus sombres. Une affaire de perception. Un petit verrou à faire sauter.
Il me reste deux billets de cette soirée mémorable, entre l'homme de Liège et celui de Namur. Ce bar était en fait une sorte de salle d'attente, proche de la gare centrale, où des hommes qui les affectionnent, venaient tuer le temps avant le départ de leur train. Parfois ils le rataient et passaient la nuit à trainer en ville. J'avais mal choisi mon hôtel, sinon j'aurais hébergé ce soir-là l'homme de Namur. Il me reste donc beaucoup de souvenirs de ces instants doux et tactiles, que la lecture ravive. Je regrette que les visages de ces garçons se soient autant envolés.
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