lundi 20 février 2017

Bien à toi

C'est une lectrice qui m'écrit "Comme un post-it à moi-même : réfléchir au pourquoi du comment que le bien à vous, chaque fois que je le lis, me fait un effet Brrr! souriant. :)".
J'avais hésité sur le bien à vous.
Je conclus toujours un courrier électronique par une petite formule. On a le choix et il existe des guides pour cela quand on est hésitant. Sur le bav (j'abrège ici mais à éviter absolument comme le très désagréable Cdt qui peut laisser penser qu'on a fait la queue ensemble au restaurant administratif mais dans ce cas pourquoi pas un petit salut), on trouve évidemment de tout en ligne depuis le rejet d'un potentiel anglicisme à l'affirmation d'une bonne connexion au français.
La première fois que j'ai lu bien à toi à la fin d'un message qui m'était adressé, j'ai regardé l'expression avec l'étonnement de celui ne conceptualise pas bien. Un peu comme Josyane, l’héroïne des petits enfants du siècle, devant "Dieu est un être pur infiniment parfait".
Il m'a fallu du temps pour apprivoiser la chose et puis j'ai fini par la trouver pratique, même si malgré tout elle me fait encore à moi aussi un petit effet Brrr!.
La politesse et les usages.
Je suis tombé un jour aux archives sur un petit fascicule à l'usage des agents de basse condition d'une vieille administration à encadrement particulaire. C'était une mine qui expliquait comment s'adresser à quiconque, du député à la rombière en passant par les représentants du clergé. Je me souviens d'un collègue qui avait des rêves ecclésiastiques. Il trouva la formule idoine pour s'adresser à une évêque. Je crois qu'il passa des heures à la prononcer devant la glace tel Julien Sorel s'entrainant à bénir.
Je n'ai jamais aimé ces formules de politesse marquant la déférence, souvent à la limite de l’obséquiosité, incongrues pour moi dans notre République. Je fus d'ailleurs surpris de constater que dans la Marine, on appelait le commandant de bord tout simplement Monsieur.




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