samedi 26 novembre 2016

Une pièce en quatre actes

J'avais passé une belle soirée avec un ami. Quand on s'est quitté, je n'avais pas sommeil. Mes pas m'ont guidé vers l'un de ces saunas où j'aime à me détendre. Un lieu où j'ai parfois l'impression d'être totalement transparent, ce qui ne me dérange guère. Mais ce soir-là, il y avait du monde et il semble que j'ai crevé l'écran. Mon repère est en général le hammam, autant que je puisse supporter l'ambiance chaude et humide. La douche froide à côté de la banquette m'y aide souvent d'autant qu'il y a un côté puissamment érotique à passer sous le jet, nu dans la pénombre sous le regard des autres.
Je m’assieds sans pudeur sur la serviette repliée. A peine m'étais-je posé que mon voisin quadragénaire taillé commençait à m'adresser des œillades. Il s'est rapproché. Ses mains ont commencé à se balader, j'ai laissé filer les miennes. Quand il a voulu s'isoler, nous avons rejoint une cabine. Je ne me souviens pas de grand chose en fait, si ce n'est que je fus actif, qu'il aurait aimé l'inverse mais que ce n'était matériellement pas possible, si j'ose parler de matériel pour ce bel appendice qu'il arborait fièrement et qu'il accepta que je voile pour le prendre en bouche. Je revois un peu son visage assez rude, mais qu'éclairait régulièrement un sourire sympathique, sa peau très brune et imberbe. La scène a duré le temps que d'un commun accord nous arrêtions ce qui allait rester pour l'un et l'autre le préliminaire de la soirée.
J'étais revenu au hammam à la même place et dans la même tenue. Il entre un jeune homme replet d'une blancheur immaculée, le visage ovale au crane dégarni. Il me rejoint sur la banquette et très vite m'entreprend. Son physique et sa gestuelle me rendent mal à l'aise : il me rappelle l'un des moines du nom de la rose. Il veut m'entrainer. J'hésite, mais la curiosité est plus forte, je le suis. Dans la cabine, il s'occupe surtout de lui, il me touche à peine, seulement le torse et le bout des seins, il s'assied sur le matelas, il me regarde avec les yeux de la vénération, il se caresse en se tordant, sa bouche exprime des petits sons suraigus, je participe passivement, un instant dérouté puis amusé par la façon dont il se joue de moi pour atteindre un plaisir solitaire, il finit par jouir sur son ventre et se confond en remerciements. Je lui donne une pression rapide sur l'épaule avant de sortir.
Je traine un peu dans le couloir. Des hommes vont et viennent dans ce petit espace provincial. Un garçon fin, d'une petite taille athlétique me suit à distance. Quand je repars d'un endroit, il est à deux pas et m'observe l'air de rien. Je me prends au jeu. Je le frôle à plusieurs reprises. Il me piste toujours. J'entre dans la backroom du glory-hole et je me cale dans la pénombre à l'entrée. Je le vois dans le couloir. Il attend un peu puis il grimpe les quelques marches. Je comprends ce qu'il attend de moi. De l'autre côté, un sexe tendu apparait. Je ne suis pas seul dans la backroom, J'attends un peu, l'autre s'approche du cercle évidé et saisit la jolie queue brune. J'attends encore, puis je sors. Je m'arrête au bas des marches. Mon pisteur a entendu un bruit, il se tourne légèrement apeuré, il me voit avec
surprise alors qu'il me pense en train de le branler. Je suis hilare. Il se retire et descend. "Viens, lui dis-je, on sera mieux dans une cabine".  Je le prends par la main. Sa peau mate est d'une douceur extrême, il porte à peine quelques poils entre les pectoraux, j'ai envie de me noyer avec lui. On joue mais il se révèle peu à l'aise. Il prétexte la fatigue, le sommeil qui le guette. Je n'insiste pas. Il va d'ailleurs se rhabiller et quitte très vite les lieux.
Je reviens encore au hammam. Je reprends ma place, à côté d'un joli trentenaire grisonnant qui ne tarde pas à devenir très explicite. Je tombe dans un abime de douceur. Sa posture appelle ma main entre ses cuisses où elle se fait pénétrante. Il me fait comprendre qu'il veut aller plus loin mais avec plus d'intimité. Nous rejoignons le nid qui m'a déjà accueilli plusieurs fois. Je le trouve superbe, avec son regard tendre sur une barbe de trois jours. C'est avec lui que je vais m'abandonner totalement. Après que nos bouches aient découvert nos sexes, il s'est allongé et je reste debout pour le prendre avec endurance. Il accompagne ma jouissance de tout son corps, ses yeux dans les miens. On s'étreint avec force. Je m'inquiète qu'il n'ait éjaculé. Il sourit et me rassure, il ne prend pas son plaisir ainsi. La chaleur et la sueur nous conduisent sous la douche. On se retrouve dans les vestiaires. Je n'ose pas lui dire que j'aimerais finir la nuit avec lui. On se sourit une dernière fois. Je vois encore le mouvement de ses lèvres sur son joli minois.

Post-scriptum, je note enfin que sucer avec protection étonne de moins en moins...




2 commentaires:

  1. J'adore ce genre de récit. Tu ne t'ennuies pas, dismoi! et quel esprit coquin avec ce pisteur du glory hole. Trop drole!où est ce sauna? je ne pense pas que ce soit PAris!!

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    1. J'ai adoré ma blague, tu aurais vu sa tête ! Ce sauna est à la Ville-où-je-vais-souvent...

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