De la perception de l’espace et des volumes

Il t’arrive sans doute d’acheter un emballage à la Poste pour expédier quelque objet. Le choix se complique au pluriel. J’ai rarement vu des personnes arriver avec le contenu pour choisir le contenant. En général on surdimensionne par précaution et le plastique bulle fait le reste. Autrefois on calait avec du papier journal froissé, des frisures de papier ou de bois. Le plastique bulle c'est vraiment un des symboles de notre société avancée vers la fin. J'ai essayé de trouver des références sur l'analyse de l'air contenu dans les bulles. Est-il sain de virus par exemple ? Je ne vois que des sites qui vantent les mérites de cette matière inutile. Mais ce n'était pas mon sujet en fait, je récupère un début de billet laissé en plan et dont j'ai oublié la finalité première. Je pourrais le jeter au lieu de me jeter sur l'exercice d'imaginer la fin de l'histoire. Peut-être voulais-je parler de ma capacité à jauger d'un seul œil la possibilité qu'un ensemble de contenants puisse trouver sa place dans un contenu, propriété qui ne laisse pas d'épater mon entourage ? Ou de son corolaire qui est mon étonnement permanent à constater que le monde peut être divisé en deux parties sans doute inégales mais je manque de statistiques sur le sujet : ceux qui vivent dans un plan et ceux qui optimisent l'espace. Les premiers ont besoin de ranger les objets côte à côte et au mieux faire des piles de contenu cohérent. Les seconds empilent de manière a priori anarchique pour les premiers et passent pour des bordéliques. Il est vrai que leur rangement manque souvent d'esthétique, sauf quand le volume est contraint et dans ce cas ils sont capables de tétriser leur espace. Ils n'ont pas leur pair pour retrouver un élément dans leur soi-disant capharnaüm. Les premiers se vantent de leurs beaux étalages mais souvent il ne vaut mieux pas ouvrir les portes de leurs placards et armoires car, comme ils ne savent pas optimiser un espace, là c'est un vrai bordel dans lequel souvent ils ont du mal à s'y retrouver. Du bureau des seconds, les premiers ne voient que la pagaille, les seconds reconnaissent un travailleur organisé, car, mon premier, quoi que tu penses, pour s'y retrouver il vaut mieux l'être. En général les seconds sont amusés par le maniérisme des premiers jusqu'à temps qu'ils ne manifestent par leur volonté de les faire rentrer dans leur rang, car autant les seconds sont généralement tolérants, les premiers deviennent prosélytes dès lors qu'il y a interférence dans  leur champ visuel. Tout cela n'est qu'une question de configuration cérébrale et de mémoire visuelle. La prise des choses est quand un premier est en couple avec un second. Je connais bien le problème, et je rêve de plus partager armoire et penderie. J'y travaille. Pour les placards de la cuisine, c'est un peu plus compliqué.