L'homme perdu

Je ne crois pas avoir raconté cette soirée au sun city il y a trois ou quatre ans. J'allais encore assez souvent à Paris. Par période, une fois par semaine. J'avais remarqué un garçon assez sauvage. Il devait aller sur sa quarantaine, toujours seul, assis dans le hammam, au même endroit dans la salle du fond.

Le joli garçon venimeux

Quand il est parti j'ai pensé à lui envoyer un texto. Nous avions été silencieux au matin. Lui dire combien cette nuit avait été délicieuse dans sa simplicité. Je n'ai pas osé. Il existe une réticence dans la relation avec un homme beaucoup plus jeune, qui s'exprime par la crainte de se brûler.

Le joli garçon aux câlins

C'est lui qui m'avait contacté. Il s'est présenté ainsi : suis brun, assez jeune, en manque de câlins. Ma photo lui a plu, il n'a pas hésité à me donner ses coordonnées fb, mais je n'arrivais pas à trouver son profil car son curieux nom apparaissait largement partagé.

Le joli garçon attentif

Il s'est levé pour aller à la fenêtre. Il a regardé au dehors. Je contemplais son corps léger, en courbes fluides. Il était fin sans être musclé. Il n'avait quasiment pas de fesses. Ses mouvements étaient légèrement maniérés, comme quand il déplia délicatement le papier d'un bonbon et mit la sucrerie à sa bouche. A la fenêtre, il me fit penser à Lucien, à cet âge où je savais la finesse de son corps même si je ne l'avais pas connu intimement.

Le joli garçon brun

J’avais rejoint la grande place dans la nuit. Le froid était revenu mais j’étais bien couvert. Je suis arrivé le premier. J’ai pu profiter du lieu, regarder la belle façade, les drapeaux se mêler dans un légère brise. Les fenêtres du théâtre étaient éclairées. J’ai pensé à ce que j’avais pu y faire autrefois.

Je ne t'avais pas parlé du nouveau Steve

J'essaie de le revoir ce soir mais visiblement il a autre chose à faire et ne répond même pas à mon petit clin d’œil sur la sagesse avec laquelle nous pourrions passer une nouvelle nuit.

Je ne sais pas par quoi je vais recommencer

Je suis resté hors du temps une semaine. Je vais revenir. Aujourd'hui il me faut aller travailler. Serais-je apaisé ?
Je me sens si fatigué ce matin.
Je voudrais m'allonger encore et penser.

Je regardais mon sexe bandé

Je pensais qu'il avait été tout en lui et au plaisir que ça nous avait donné. J'avais retrouvé Phil au petit matin. Il était passé près de chez moi par deux fois. La première était dans une petite ville trop près de mon domicile. La seconde me semblait plus réaliste, à quarante-cinq minute de route.

Les derniers mots

Par moments, son épaule encore mobile se contractait vivement. Son visage se crispait. Son corps était parcouru de vibrations douloureuses. J'ai lâché sa main et je me suis penché vers son oreille. Je lui ai chuchoté :

Juste pour le plaisir d'être ensemble

Avant qu'il n'arrive, j'avais regardé si l'église était ouverte. J'aurais osé je crois l'entrainer à l'intérieur, lui le catholique non pratiquant. Dans une chapelle latérale, sous les auspices de quelque saint bienveillant nous nous serions embrassés. En un lieu où j'ai tellement entendu parler d'amour, il me semble que quelques chastes baisers n'auraient pas été de nature à semer le trouble. Mais elle était fermée. Nous nous sommes seulement touchés la main, mais c'était déjà une bénédiction.

J'ai revu mon petit plan cam des après-midi

Je savais qu'il vivait au pays taiseux. Deux jours avant nous avions réalisé que je pouvais le rejoindre plutôt que de travailler en visio. Alors j'avais fait une pause dans ce long après-midi à écouter lecsouffle saccadé et bruyant qui rythme désormais mes visites à l'auteur de mes jours.

Hasard et coïncidence

Nous parlions souvent maintenant. Des bouts de phrases échangées sur un site, parfois quelques smès. Ces jours-ci il m’accompagnait à distance. Nous partagions la même sensibilité sur le temps qui passe.
Je venais de me garer sur le parking de la résidence dernière. Je finissais une conversation téléphonique et soudain je l'ai vu dans le rétroviseur.

Maintenant, ils n'attendaient plus qu'elle

Un vent froid s'est levé sur le pays taiseux. La veille, on pouvait penser au printemps, la douceur des températures, les premiers amandiers en fleurs.
Un vent froid s'était levé, descendant des hauts-plateaux, battant le flanc des vallées. Les arbres se tordaient, il n'y avait plus grand monde dans les rues. Les gens marchaient d'un pas rapide, serrés dans leurs manteaux.
Il ne se relèverait plus de cette dernière tempête.

Ma soirée à l'Entre deux eaux (2)

Il était temps que je te raconte l'entre deux de cette soirée, dont tu connais déjà le début et la fin. Cet anglais s'amusait avec mes tétons et j'en avais une érection. Il m'entraina dans l’arrière-boutique. Il voulait absolument que je le prenne. Ma foi, je n'avais rien contre. J'étais venu pour tout essayer, enfin presque, tu connais mes prudences.