samedi 5 mars 2016

La plus belle fois...

Je ne sais pas du tout ce qu'est devenu Francis Lalanne et je ne sais pas plus pourquoi ces deux chansons me reviennent en tête ces jours-ci. Je l'avais vu en concert à ses tous débuts. Ses textes avaient de quoi émouvoir un esprit adolescent. La suite n'a sans doute pas ému l'homme adulte et c'est ainsi que je l'ai perdu de vue. Par contre, je sais ce que ces deux textes éveillent en moi.


Le premier est la plus belle fois qu'on m'a dit je t'aime. Il raconte comme l'auteur s'est trouvé confronté à la déclaration d'amour d'un autre garçon, comment il se trouve démuni et bête dans sa réponse qui élude le fond de la question. Se sentir aimer et désirer par un homme pouvait être particulièrement troublant à une époque où l'homosexualité n'avait pas vraiment de visibilité à part dans la caricature. Je me suis trouvé dans une telle situation avec Valentin. Nous étions allé juste un peu plus loin que dans la chanson, ayant partagé un moment très intime. Mais c'est quand il m'a dit avec des mots simples qu'il pourrait aller plus loin que j'ai eu peur. Je n'ai pas su gérer le virage.
Il m'a regardé simplement
Avec des yeux qui r'gardent vraiment
Pas de sourire et pas d'oeillade
Pas de cinéma et pas d'aubade
Il m'a dit ça comme quand c'est vrai
Il m'a dit ça de mon plein gré
Avec un sourire qui pleure
Comme quand les coeurs sont pas à l'heure
J'me suis senti con ce jour-là
De pas savoir répondre à ça 


Le deuxième c'est t'es marron. L'histoire d'une fille qui traine dans les gares et les trains. Elle fait l'amour avec des hommes de passage pour pas un rond :
Alors tu fais tous les wagons
Qui sentent l'homme et les voyages
Et quand tu croises un vagabond,
Ton corps lui prend ses paysages,
Tu aimes les hommes pour c'qu'ils trimballent
De sueur et de noir sous les ongles
T'es comme une enfant de la balle
Qui ferait l'amour comme on jongle


J'étais sensible à ce texte mais je l'ai vraiment compris que lorsque je trainais sur les aires d'autoroute où j'ai fait des rencontres avec des hommes parfois improbables, que je n'aurais jamais approchés ailleurs, que j'ai pu ne trouver même pas beaux ou je ne sais quoi, mais dont la simple humanité et le désir dans leur yeux m'avait touché.



2 commentaires:

  1. J'ai cru l'espace d'un instant que tu allais parler de ton plan avec Francis Lalanne et me réjouissais d'un moment baroque.
    L'homme qui lui a dit "je t'aime" était Jean-Louis Foulquier qui pouvait, lui aussi, se tromper sur la valeur artistique de certains narcisses...

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    1. Même si je lui avais trouvé du talent et une fougue impressionnante, il ne m'a jamais fait fantasmer...

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